Invité par le Parlement européen, mercredi à Bruxelles, Michel Platini, le président de l'UEFA, n'a pas hésité à livrer ses opinions, parfois tranchantes, et ses objectifs sur tous les sujets brûlants du moment «Depuis vingt ans, on nous répète que le marché s'autorégule parfaitement», a rappelé Michel Platini. «Nous savons aujourd'hui que cela n'est pas vrai. Il faut agir, car les clubs européens nous disent que notre système est menacé à moyen terme d'une implosion financière.» Dans ces conditions, le président de l'UEFA examine «actuellement l'idée de lier les dépenses de personnel d'un club, la masse salariale et les transferts, à un pourcentage à définir de ses revenus». Par ailleurs, Platini réclame l'interdiction des transferts de mineurs. A l'heure actuelle, les transferts internationaux de mineurs sont interdits par la FIFA, mais un accord de 2001 entre la FIFA et l'Union européenne autorise les transferts de joueurs en Europe, à partir de 16 ans. Michel Platini veut mettre fin à cette dérogation. «Faire traverser l'océan à un jeune pour le faire taper dans un ballon, j'appelle cela un trafic d'enfants», a-t-il affirmé. «La plupart des jeunes du tiers-monde que l'on fait venir en Europe ne deviennent pas des Ronaldinho. Typiquement appâtés par un agent véreux, ils croupissent quelques années dans un club semi-professionnel de l'Est ou du Sud européen pour finir le plus souvent, sans qualification, sans avenir sportif et sans papiers.» Le président de l'UEFA veut «mettre fin» à cette situation.