A l'occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse, célébrée aujourd'hui, plusieurs ONG dressent le bilan de l'exercice du métier de journaliste à travers le monde. L'année 2018 aura été la plus meurtrière pour les journalistes. Le nombre de journaliste tués de par le monde a augmenté d'environ 60%. Selon les chiffres données hier par l'ONG suisse Presse Emblème Campagne (PEC), depuis janvier dernier, plus de 40 journalistes ont été tués dans le monde, ce qui induit une augmentation de près de 58% comparé à l'an dernier. Pour la seule journée de dimanche dernier, il a été enregistré la mort de 9 journalistes en Afghanistan dans des explosions. L'ONG Presse Emblème Campagne estime dans son rapport que dix-huit pays sont concernés, parmi eux l'Afghanistan suivi du Mexique et de la Syrie. L'ONG se dit inquiète face à ces violences et lance un appel aux Etats afin de mieux protéger les journalistes. De son côté, Reporter Sans Frontières, dans son baromètre des violations de la liberté de la presse publié le 25 avril dernier, estime qu'en 2018, 23 journalistes ont été tués et 176 emprisonnés, soulignant que la liberté de la presse s'est sérieusement dégradée dans le monde en 2017. Les journalistes face à un climat de haine aux USA RSF s'inquiète du climat de haine auquel font face les journalistes en Europe et aux Etats-Unis. Sur le continent africain, RSF souligne que les conditions d'exercice des journalistes dans 22 des 48 pays sont difficiles, mais note quelques améliorations dans la région subsaharienne. Dans son classement mondial de la liberté de la presse 2018, le meilleur élève reste la Norvège, suivie de la Suède. Si Malte fait mauvaise figure en occupant la 65e place, la République tchèque est, elle, à la 34e place, la Slovaquie en 27e position, la Turquie s'affiche come le plus mauvais élève de la classe en se classant à la 157e position. Les plus mauvais élèves sur le continent africain, selon RSF, sont l'Erythrée, le Soudan et Djibouti. L'Algérie occupe la 136e place, devancée par la Palestine à la 134e place, alors qu'Israël est à la 84e place. Dans son rapport, RSF souligne également les fréquentes coupures d'accès à internet dans plusieurs pays comme l'Ethiopie, le Tchad, la République démocratique du Congo ainsi que le Cameroun afin de bloquer l'accès et la circulation de l'information. Au Moyen-Orient, l'Egypte et l'Arabie saoudite sont au bas du classement. En Asie, la Corée du Sud a gagné 20 places, contrairement au Combodge (142e) ou à la Chine (176e). De l'autre côté de l'Atlantique, les USA occupent la 49e place au vu de la situation des médias qui n'est pas reluisante depuis l'élection de Donald Trump. Plus au Sud, le Mexique et le Venezuela chutent dans le classement en occupant respectivement les 147e et 143e places. Enfin, à l'occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse, le Secrétaire général de l'ONU, António Guterres, a déclaré hier sur le site internet des Nations unies : «(...) je demande aux gouvernements de faire davantage pour que la liberté de la presse soit respectée et les journalistes protégés. En soutenant la liberté de la presse, nous défendons notre droit à la vérité».