L'argent, tout le monde en parle, le subit. Il est la solution à certains problèmes et il pose problème, et à tour de bras, à ceux qui n'en ont pas. Ceux qui en ont en veulent toujours et encore plus. Très difficiles à raisonner, à modérer, ils planent, pavanent et caracolent au-dessus des petites têtes des désargentés. Avec un train de vie aux antipodes de la crise économique qui sévit sur le plancher des vaches de ce pays, ils disent aimer... L'égalité, entre les démunis et ces nantis, étant un idéal utopiste, il est évident que la générosité, la charité, la bonté et tout le tintouin humaniste n'ont pas de place sur ce vaste chantier des inégalités. Les prix de l'immobilier, de la mercuriale en folie, de la douloureuse au sortir d'un hôpital ou d'une clinique n'ont pas le même impact sur le plein aux as et les salariés au tire-boulette ou les retraités à la pension au ras des pâquerettes. Non, cet impact est immense ! Et comme à l'impossible nul n'est tenu, le poids du coût réel au quotidien reste inconnu pour ceux qui nous la font à la morale de situation économique, tout en ayant plein de fric. Or, entre la morale DE situation et la morale EN situation, il y a tout un monde d'inégalités dues aux mauvaises interprétations voulues et entretenues par ces assoiffés d'argent. C'est ainsi qu'en crise financière ou pas, les donneurs de leçon socioéconomique, voire politique, dépassent les limites de l'entendement. A entendre ces «lumières», ces «génies» en vase clos sur les plateaux-télé ou sur certains journaux, c'est invariablement la faute au pétrole, à la politique ou au commerce extérieur. Ils auraient voulu nous faire avaler des couleuvres, qu'ils ne s'y prendraient pas autrement. En fait, ce ne sont que des spéculateurs patentés surfant et gravitant sur et autour de près d'une soixantaine de partis politiques de plus d'une centaine de titres de presse. Personne n'en parle vraiment mais leurs couleuvres ne passent plus en travers de la gorge. Un gargarisme s'impose quand de plus en plus de gens toussent et que la potion fataliste et amère de la farce ne passe plus. Avec ça, ils ne manquent pas d'air en n'ayant aucun savoir-vivre, aucun sens du vivre-ensemble ! En fait, on étouffe et il est temps de libérer nos voies aériennes en disant franchement que nous avons trop de partis budgétivores, trop de journaux assistés, trop d'associations subventionnées, trop de vaches mal gardées par cette myriade de «métiers» aux mains de spéculateurs en tous genres ! Ouf, c'est dit et, in fine, écrit alors que la journée mondiale de la liberté de presse vient d'autoriser les non-dits. L'écriture est une arme et les mots sont des bombardiers, n'en déplaise à ceux qui s'étouffent, eux aussi, et nous accusent de chiens enragés de trop vouloir consommer. En fait, les véritables enragés sont ceux qui, par le mensonge, s'arrogent une influence qui n'est que nuisance. Ça pue le mensonge, le fric et les abus spéculateurs. Ça magouille chez ces voltigeurs que l'argent, leur seul argument, tient par la peau du cou ! En fourbissant constamment leurs armes pour une licence d'importation, un marché public, une loi favorable à leurs couleurs ou une presse à leurs convenances, quoi de plus normal dirions-nous ? L'individualisme prime et, ces gens-là n'ont ni la foi ni l'espoir en des jours meilleurs. Des jours où la parole donnée aura son pesant d'or et ne souffrira d'aucun rétropédalage face aux défis de l'heure. Aussi, osons dire et écrire des vérités susceptibles de dérager des magots mal acquis selon les préceptes, l'éducation et les acquis des riches de pauvreté...