Les élections législatives tenues au Liban ont consacré le triomphe du Hezbollah et la défaite du Premier ministre Saad Hariri. Les libanais n'ont pas apprécié l'alignement du Premier ministre Hariri à la politique de l'Arabie saoudite et ont exprimé leur colère contre lui pendant les élections législatives. 49 candidats de la coalition du Hezbollah ont été élus, contre 21 pour le courant «El Moustakbel» de Hariri dans les élections législatives. L'influence du Hezbollah, au Liban, est chose incontestable. Le Premier ministre Hariri, lui, recule puisque 33 candidats du courant ont été élus lors des précédentes élections législatives, contre 21 en 2018. Nombre d'experts disent que le Premier ministre Hariri a été défait pour sa politique pro Arabie saoudite. Il y a quelques mois, Hariri a démissionné de son poste de Premier ministre du Liban, pendant qu'il était en Arabie saoudite. Un comportement dénoncé par le peuple libanais qui a accusé le Premier ministre de non respect du Liban. De nombreux politiciens ont dit qu'il devait démissionner au Liban et non en Arabie saoudite. Le président libanais, Michel Aoun, a accusé l'Arabie saoudite de détenir Hariri et dicté sa démission. Ce fut pour lui un épisode embarrassant. Le Premier ministre libanais Saad Hariri a toujours nié avoir été forcé à démissionner en Arabie saoudite le 4 novembre dernier. Pourtant, les révélations publiées lundi 25 décembre par le New York Times étayent encore davantage la thèse d'une démission orchestrée par le prince hériter d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane. Selon le quotidien new-yorkais, l'objectif du royaume saoudien était bien d'obliger Saad Hariri à démissionner pour faire pression sur l'Iran et le Hezbollah, parti politique influent au sein du gouvernement libanais. Le Premier ministre libanais Hariri, qui est de nationalité saoudienne, a été dénoncé à l'unanimité au Liban. Musulmans, chiites et sunnites et chrétiens, ont dénoncé le fait que Hariri ait démissionné tandis qu'il était en Arabie saoudite. Les négociations diplomatiques menées par Emmanuel Macron ont permis à Saad Hariri de revenir au Liban pour finalement annuler sa démission. Interrogé par Paris Match après sa démission, Saad Hariri avait loué le rôle de la France dans la résolution de la crise : «Le président Macron a agi dans l'intérêt de la France, du Liban et de la région. Il a agi pour éviter une autre guerre, et il sera dit un jour qu'il a joué un rôle historique.». Pour l'allégeance à l'Arabie saoudite, Hariri a perdu la crédibilité dans l'opinion publique du Liban. Le triomphe de la coalition du Hezbollah, formée par des chiites et des sunnites, est une expression du refus du peuple libanais de la politique pro Arabie saoudite menée par Hariri. La défaite de Hariri dans les élections législatives au Liban, est celle de l'Arabie saoudite. Des législatives ont eu lieu au Liban pour l'élection de 128 députés. La coalition du Hezbollah, dont font partie des sunnites et des chiites, a triomphé. Contrairement à ce que disent certains médias occidentaux, c'est le triomphe des forces opposées à la politique pro Arabie saoudite menée par Hariri, dont le Hezbollah, et non le triomphe des chiites contre les sunnites. La colère de Netanyahu Le mouvement chiite Hezbollah soutenu par l'Iran a remporté, avec ses alliés, la majorité des sièges au parlement libanais à l'issue des élections législatives de dimanche dernier. Le bloc pro-saoudien du Premier ministre Saad Hariri, au contraire, a perdu une partie de ses sièges. Une bataille difficile pour les portefeuilles ministériels attend désormais les politiciens libanais. A l'issue des élections législatives, les Libanais n'attendent pas de changements particuliers dans leur vie, mais Israël craint sérieusement leurs résultats, écrit mardi le quotidien Kommersant. Ainsi, la plupart des sièges parlementaires ont été remportés par le Hezbollah et ses alliés, parmi lesquels on compte un autre mouvement chiite, Amal (dirigé par le président du parlement Nabih Berri), et le Courant patriotique libre — l'un des plus grands partis chrétiens fondé par le président Michel Aoun. Le chef du Hezbollah Hassan Nasrallah a qualifié, hier, le résultat des élections de «grande victoire politique et morale des forces de résistance». Selon lui, les «forces de résistance ont enfin obtenu une représentation significative au parlement et ont prouvé que les idées de résistance restaient populaires». Le front de résistance, c'est ainsi que se font traditionnellement appeler les forces anti-israéliennes représentées aujourd'hui avant tout par le Hezbollah libanais, le Hamas palestinien et l'Iran qui les soutient. Pas étonnant que les résultats des élections libanaises et la promesse d'Hassan Nasrallah de poursuivre la résistance inquiètent Israël. Dans sa première réaction aux résultats des élections, le ministre israélien de l'Education Naftali Bennett a écrit sur Twitter que désormais «Israël ne ferait plus de différence entre l'Etat souverain du Liban et le Hezbollah, tenant le Liban pour responsable de toute action émanant de son territoire». Dans le même temps, Alexeï Sarabiev de l'Institut d'études orientales affilié à l'Académie des sciences de Russie juge que la probabilité d'une grande guerre au Moyen-Orient est faible, et qu'Israël exacerbe simplement la situation pour faire pression sur le Hezbollah. «La guerre n'est bénéfique pour personne», souligne l'expert en supposant que les forces régionales parviendront à délimiter leurs sphères d'intérêts et à s'entendre entre elles. Sachant que la disposition réelle des forces au Liban sera claire seulement après la répartition des postes au gouvernement. Saad Hariri a promis de rester un allié du Président sortant libanais Michel Aoun, qui était à une époque un candidat soutenu par le Hezbollah. Les experts considèrent ces déclarations comme une invitation au dialogue engageant les forces politiques du Liban. De son côté, Hassan Nasrallah a également appelé à constituer le gouvernement.