Considéré comme étant le plus important du mouvement opéré au sein de l'Exécutif depuis 1999, le dernier remaniement décidé mercredi par le président Bouteflika a suscité diverses réactions de la part des politiques, notamment les plus en vue sur l'échiquier national. D'emblée, soulignons la position inhabituelle du FLN dont l'état-major, désormais sous l'égide de Amar Saïdani en sa qualité de nouveau SG du parti. Le FLN, qui s'est toujours empressé à saluer toute initiative émanant de la sphère officielle, plus particulièrement quand celle-ci est l'œuvre du président Bouteflika, s'est abstenu, cette fois-ci, de toute réaction concernant le dernier remaniement ministériel. C'est, en effet, une position étrange du FLN qui, plus de 48 heures après le changement opéré au sein de l'Exécutif, n'a «pendu» aucun communiqué où il s'exprime et rend publique sa position sur la question. Est-ce à dire que cette attitude plutôt muette du FLN serait due au fait que le dernier remaniement gouvernemental a mis fin aux fonctions de plusieurs ministres issus de ce parti ? Les militants cadres du parti seraient-ils, du coup, choqués de voir autant de portefeuilles ministériels leur échapper entre les mains ? Contacté hier, Kassa Aïssi, qui se charge toujours de la communication au sein de cette formation, nous répondra qu'il se trouve à l'extérieur d'Alger et nous fera comprendre qu'il n'était pas en mesure de commenter ce remaniement. Contrairement au FLN, le RND dont le bureau national s'est réuni jeudi sous la houlette de Abdelkader Bensaleh, le SG intérimaire du parti, ne manquera pas de faire part de son soulagement au sujet du changement à la tête de l'Exécutif. «Dès l'entame des travaux de la rencontre, le bureau national du RND a tenu à exprimer sa satisfaction au sujet du remaniement gouvernemental», affirme Nouara Djaâfar, la chargée de communication du parti dans un communiqué rendu public. «Cette initiative décidée par le président de la République vise à conférer un nouveau souffle à l'Exécutif à même d'accélérer la cadence de réalisation du plan de développement quinquennal initié par le chef de l'Etat ainsi qu'à répondre aux aspirations du peuple algérien», est-il souligné en outre dans le même document. Le réquisitoire d'Ennahdha et les réserves du MSP Le mouvement Ennahdha, dirigé par Fateh Rabaï, a violemment critiqué le dernier remaniement gouvernemental qu'il n'a pas hésité à qualifier «de simple rafistolage politique qui s'inscrit en déphasage du vrai changement que prône le peuple algérien», est-il noté dans un communiqué rendu public par ce parti d'obédience islamiste. Le document souligne en outre que le dernier mouvement opéré au sein de l'Exécutif intervient, d'une part, dans un contexte où «la scène politique est frappée de léthargie et «la corruption ronge des secteurs stratégiques de l'Etat». Le mouvement Ennahdha, qui ne manquera pas en outre de faire le lien entre le remaniement de mercredi et la présidentielle de 2014, souligne que «le changement qu'attend le peuple devrait être radical qui toucherait à la nature du système actuel». En ce sens, la même formation recommande, dès à présent, la mise en place de mécanisme garantissant la crédibilité et la transparence de la future présidentielle attendue en avril 2014. Quant à Abderrahmane Saïdi, membre du conseil consultatif du MSP, il s'interroge si la nouvelle composante de l'Exécutif serait à même de rattraper le retard cumulé dans l'exécution du plan quinquennal initié par le président de la République. «Ce nouveau gouvernement désigné dans un contexte de préparation de la prochaine présidentielle sera-il aussi capable de relever les défis qu'impose la situation au plan régional ?», se demande aussi M. Saïdi.