Les partis de l'Alliance présidentielle ont gardé leur nombre de portefeuilles respectifs. Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, qui a procédé avant-hier à un remaniement du gouvernement de Ahmed Ouyahia, a levé le doute sur un grand nombre de questionnements restés jusque-là au stade de rumeurs. Sur l'échiquier de la scène politique du pays, ce changement a consacré la place des trois partis de l'Alliance présidentielle. Le FLN reste la première force politique, malgré le maintien du secrétaire général du RND, Ahmed Ouyahia à la tête de l'Exécutif. Le Rassemblement national démocratique vient en deuxième position, suivi par le Mouvement de la société pour la paix de Bouguerra Soltani auquel il n'a pas été fait appel. Ce dernier a quitté le gouvernement lors du lifting d'avril 2009. Malgré le départ de Hachemi Djaâboub de la tête du ministère du Commerce, le MSP garde intacte sa position. Hachemi Djaâboub a cédé son portefeuille ministériel à son collègue du MSP, Mustapha Benbada, ancien ministre de la PME/PMI et de l'Artisanat. En outre, la nomination de Abdellah Khanafou, député MSP, au poste de ministre de la Pêche et des Ressources halieutiques permet au MSP de garder ses quatre postes ministériels si l'on ajoute Smaïl Mimoune affecté au ministère du Tourisme et de l'Artisanat, et de Amar Ghoul qui a été maintenu aux Travaux publics en dépit des rumeurs le donnant partant suite au scandale qui a touché son secteur, notamment l'affaire de l'autoroute Est-Ouest. Les trois partis de l'Alliance présidentielle, ont tous réaffirmé leur soutien indéfectible au programme du président de la République, après l'adoption, lors du Conseil des ministres de lundi dernier d'une enveloppe financière de l'ordre de 286 milliards de dollars, pour le plan quinquennal 2010-2014. Le pacte politique signé entre le RND et le Parti des travailleurs, le 15 décembre 2009 à l'occasion des dernières élections sénatoriales, n'a pas eu d'impact sur la distribution des portefeuilles ministériels ni déstabilisé l'Alliance présidentielle. Les craintes des dirigeants du MSP d'un éventuel élargissement de l'Alliance ont été dissipées. Ce remaniement a réfuté aussi les thèses portant sur un prochain gouvernement de technocrates tant attendu par plusieurs observateurs de la scène politique en Algérie. Excepté le départ de Chakib Khelil et la nomination de Nourreddine Yazid Zerhouni au poste de vice-Premier ministre, le gouvernement de Ahmed Ouyahia n'a pas connu de grands changements si l'on excepte certaines permutations. L'application du programme présidentiel est désormais acquise pour la suite du troisième mandat de Bouteflika, étant donné que les partis de l'alliance stratégique FLN, RND, MSP ont été confortés dans leurs places respectives de 1re, 2e et 3e forces politiques représentatives au sein du pouvoir. Néanmoins, une petite déception du côté du FLN qui voulait avoir le poste de Premier ministre du fait qu'il demeure la première force politique du pays.