Le président de l'assemblée populaire de la wilaya de Tizi-Ouzou, Youcef Aouchiche, profitant d'une sortie d'inspection effectuée en fin de semaine sur les chantiers de rénovation de six hôtels au niveau de la wilaya, en l'occurrence l'hôtel Amraoua, le Belloua, Lalla Khedidja, le bracelet d'argent (Ath yenni) et Tamgout n'a pas retenu sa colère et sa déception devant le retard accusé. Pourtant ces hôtels ont bénéficié d'un montant de 1315 milliards de centimes pour mener à bien les travaux de rénovation et de modernisation. Le constat est sans appel. Les hôtels gérés par l'entreprise de gestion touristique du centre (EGTC) accusent un retard énorme comme c'est le cas pour l'hôtel Tamgout à Yakourène d'où la visite d'inspection a débuté. Fermé depuis deux années pour des travaux de réhabilitation et de modernisation, les travaux piétinent et au rythme où vont les choses, il ne rouvrira pas de sitôt. Le taux d'avancement après deux années de fermeture est estimé à 20% seulement. L'entreprise italienne en charge des travaux a promis à l'occasion de cette visite de renforcer ses effectifs pour avancer, mais elle bute sur des contraintes avec le CTC et le problème des actes, comme c'est le cas aussi pour l'hôtel Belloua. S'agissant du Belloua et de Lala Khedidja, gérés par l'ETK, on croit savoir que leur réception est prévue, ainsi que celle du Bracelet d'argent, pour le mois de novembre prochain. S'agissant de l'hôtel Amraoua, la situation est des plus catastrophiques. Fermé pour des travaux de modernisation, il est resté en l'état depuis deux années maintenant. L'entreprise italienne chargée de sa rénovation a mis la clé sous le paillasson et déposé son bilan après avoir fait faillite. Après avoir effectué les travaux de démolition, elle est partie laissant tout en place. A ce propos, le P/APW a appelé les plus hautes autorités du pays à débloquer cette situation. Selon le directeur général de l'ETK, ce projet fait face à certaines contraintes comme les actes de propriétés et l'insuffisance des enveloppes financières qui lui sont accordées. Du coup, les travaux d'extension sont gelés. «Laisser un hôtel d'une réputation nationale, voire internationale, comme Amraoua à l'abandon est inacceptable», a déploré le P/APW qui n'a pas manqué d'interpeller le ministre du tourisme à ce propos. Quant à l'hôtel El Arz de Tala Guilef, la délégation de l'APW s'y rendra dans les prochains jours pour une visite d'inspection. La station de montagne de Tala Guilef : un os en travers de la gorge La réhabilitation de la station de montagne de Tala Guilef qui comprend les deux hôtels El Arz et Iguider, est restée en travers de la gorge depuis plusieurs années. Sa réouverture annoncée pour le 1er octobre 2012 n'a jamais eu lieu. Six années sont déjà passées depuis et toujours rien. A l'époque déjà, la nouvelle avait réjouit les adeptes du tourisme de montagne. L'hôtel El Arz, joyaux architectural situé sur les hauteurs du majestueux massif du Djurdjura, un peu plus haut que la région de Boghni, connaît toujours des travaux de réhabilitation. L'hôtel en question, véritable bijou «planté» entre des cèdres millénaires, était classé 2 étoiles et avait une capacité d'accueil de 169 lits en hébergement hôtel (77 chambres et 2 appartements) et 289 lits en extension (51 chambres, 35 duplex et 3 appartements). Seulement il a été complètement détruit par un acte terroriste perpétré le 20 janvier 1995. Cette infrastructure a, après voir été connue durant la décennie noire dont des actes de sabotage menés par des groupes armés terroristes, a été ensuite occupée par des troupes de l'ANP stationnées dans le Djurdjura. Pour que cette réhabilitation soit complète, il est nécessaire de programmer la réfection de la RN 30 B qui relie la station à la ville de Boghni. L'hôtel El Arz a failli être privatisé en 2005 quand un avis d'appel a été lancé dans ce sens par l'EGT-centre qui était en charge de sa gestion. La station de Tala Guilef et le site sur lequel elle a été érigée présente une carte de visite exceptionnelle et des plus fournies. En s'enfonçant dans la forêt, on découvre les manèges pour enfants, rongés par la rouille, des cèdres millénaires, le lac Goulmime, le gouffre du léopard qui a une profondeur de 1059 m etc. De quoi se dire qu'on est dans les Vosges ! Avant la déferlante terroriste, les deux hôtels comptaient 70 employés. El Arz et Iguider totalisent 526 lits. Une chance pour booster le tourisme La réhabilitation de ces établissements touristiques est censée donner un nouveau souffle et booster le tourisme dans cette région. Cependant leur fermeture au même temps a causé un énorme déficit en matière de lits disponibles. Les quelques établissements en activité, pour la plupart relevant du secteur privé peinent à satisfaire la demande. Du coup, les prix d'une nuitée ont grimpé au point de donner le tournis. Jadis, la station de Tala Guilef constituait une fierté pour toute la wilaya de Tizi Ouzou. Elle accueillait même des contingents de touristes étrangers qui s'adonnaient à cœur joie à la pratique du ski. Aujourd'hui, il est clair que cette réhabilitation est synonyme d'un nouveau départ. La wilaya de Tizi Ouzou a des potentialités inestimables dans le secteur du tourisme. Elle peut alterner en effet entre le tourisme balnéaire et le tourisme de montagne ou l'écho tourisme. En plus des la façade maritime des 85 km dont elle dispose, la nature a agrémenté cette wilaya cette wilaya d'une haute montagne qui atteint les 2308 mètres au mont Lala khedidja, de vastes massifs forestiers (Mizrana et Yakourène) qui restent malheureusement dangereux à cause de l'activité terroriste. Elle contient aussi d'autres sites écologiques. A certains endroits, on peut pratiquer la spéléologie, le camping, et plein d'activités. Cependant la gestion chaotique de ce secteur a fait que cette wilaya est toujours à la traîne. Aucune politique digne de ce nom n'a été mise en place.