Les travaux de réhabilitation et de modernisation des six établissements hôteliers relevant du secteur public de la wilaya de Tizi Ouzou ont été finalement lancés ces derniers jours. Une opération qui s'inscrit dans le cadre de la relance du tourisme en Kabylie. D'après Rachid Gheddouchi, le directeur local du tourisme et de l'artisanat, les travaux de modernisation concernent les hôtels appartenant à l'Entreprise de gestion touristique (EGT) centre, en l'occurrence Amraoua, Tamgout et El Arz de Tala Guilef. Les travaux d'aménagement des deux premiers hôtels ont été déjà lancés. Le délai de livraison est prévu d'ici 15 mois. Pour celui de Tala Guilef, l'avis d'appel d'offres et le choix de l'entreprise réalisatrice se feront demain. Une réhabilitation tardive Après plusieurs années de stand-by, le ministère du Tourisme et de l'Artisanat a été saisi par envoi n°1301 du 31 octobre 2013 sur le sort de l'étude de réhabilitation lancée par la direction du tourisme et de l'artisanat de la wilaya de par la voie d'une consultation intitulée : Etude pour la réhabilitation de la station Tala Guilef. Doté d'une autorisation de programme (AP) de 10 000 000 Da, le projet est resté à l'arrêt car l'avis d'appel d'offres et les trois consultations faites à ce sujet sont restés infructueux. Parmi les raisons invoquées : les bureaux d'études spécialisés dans le domaine des transports par câble, entre autres, ne se sont pas bousculés au portillon. Du coup, la réhabilitation de cette station de haute montagne qui devait booster le tourisme vert et redonner souffle aux infrastructures hôtelières du site de Tala Guilef est restée sans suite. La station de Tala Guilef comprend les hôtels El Arz et Iguider intégrés à la station climatique. L'hôtel El Arz, véritable bijou implanté au milieu d'une magnifique cédraie, était classé 2 étoiles. Il avait une capacité d'accueil de 169 lits en hébergement hôtel (77 chambres et 2 appartements) et 289 lits en extension (51 chambres, 35 duplex et 3 appartements). En date du 20 janvier 1995, il a été complètement détruit suite à un acte terroriste. El Arz et Iguider totalisent à eux deux 526 lits, alors que la zone d'extension touristique (Zest) de Tala Guilef dans la commune de Boghni, s'étend sur 20 ha du domaine privé de l'Etat. Un cahier des charges à revoir Le réveil du secteur entré dans une profonde léthargie ne semble pas être total. D'autres projets doivent encore attendre avant d'être concrétisés. A ce titre, notre interlocuteur a fait savoir qu'après trois appels d'offres infructueux, le conseil d'administration a décidé de revoir le cahier des charges concernant les hôtels appartenant à l'Entreprise touristique de Kabylie (ETK), dont Lalla Khedidja, Belloua et le Bracelet d'argent, situés dans la commune de Beni-Yenni. «Nous avons certes accusé un énorme retard, mais nous avons aussi consenti des efforts pour concrétiser les opérations de réhabilitation de ces hôtels. Notre objectif est de promouvoir le tourisme en Kabylie et que ces établissements répondent aux normes de qualité», a-t-il dit. Projets à la traîne... Malgré les potentialités dont regorge la wilaya qui peut à la fois alterner entre le tourisme balnéaire, de montagne ou le tourisme vert, l'écotourisme et le tourisme cultuel, le secteur du tourisme peine à se développer. En effet, puiseurs projets à même de booster ce secteur névralgique sont à l'arrêt. Parmi les plus importants, celui portant aménagement de quatre Zest de montagne, dont celles de Bounouh, Yakouène, Iferhounène et Illitène. Le projet est gelé depuis septembre 2009. Il en est de même pour une autre étude liée à l'aménagement de six terrains de camping dont quatre (04) balnéaires, un (01) de montagne et un (01) autre au niveau du barrage de Taksebt, également à la traîne. Malgré les mesures prises pour ne pas tomber dans les mêmes blocages qui caractérisent les Zet balnéaires, en optant pour des terrains appartenant au domaine privé de l'Etat, la situation n'a pas évolué. Une autre étude qui concerne l'aménagement de six (06) Zet à Tigzirt ouest, Plage Feraoun, plage Abechar, Zegzou, Djamaa Nerbat et Blerouna, connaît le même sort. Par ailleurs, parler d'investissement rime avec chimère. Les blocages sont légion, ce qui amène les potentiels investisseurs à aller sous des cieux plus cléments. Pourtant, la wilaya dispose d'un foncier touristique important totalisant une superficie de 1973 ha dont uniquement 166,34 ha sont aménageables. Quelque 23 projets attendent toujours d'être lancés. Et là, c'est Calpiref qui est mis à l'index. En effet, les demandes d'assiettes foncières déposées à son niveau ont connu, pour la majorité d'entre eux, des suites défavorables. Aujourd'hui, seule une politique touristique audacieuse est à même de donner vie à ce secteur vital, véritable levier de développement local. Les plages et leur médiocre gestion ne peuvent constituer le poumon du tourisme. Généralement sales, mal exploitées, abandonnées, elles ne vivent que deux mois dans l'année. Le nombre de plages autorisées à la baignade reste aussi très réduit, se limitant à huit seulement. Leur aménagement comprend la réalisation, entre autres, de pistes et accès vers les plages, l'électrification publique ainsi que diverses commodités de services, dont la restauration, les sanitaires, des parkings et autres points de sécurité. Cette question revient depuis 2009, telle une litanie, mais sur le terrain, rien ne se concrétise.