Même si les chiffres évoqués dernièrement par les officiels sont rassurants et abordent aussi une éventuelle autosuffisance en production de blé dur d'ici 2020, les besoins de l'Algérie en la matière restent plutôt élevés. L'Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC) a lancé un appel d'offres international pour l'achat de blé, a rapporté hier l'agence Reuters, citant des négociants européens. Selon la même source, l'offre algérienne vise un nominal de 50 000 tonnes, même si pour l'agence britannique, l'Algérie achète souvent un volume beaucoup plus important que le nominal recherché. Elle ajoute, dans le même sens, que l'origine de la quantité demandée n'a pas été précisée, étant donné que l'OAIC ne publie jamais les détails de ses appels d'offres. Il y a lieu de signaler que l'Algérie est l'un des plus grands importateurs de céréales au monde. Durant les deux premiers mois de 2018, notre pays en a importé pour 542,8 millions de dollars contre 530,6 millions de dollars (+2,3%), durant la même période de l'année écoulée. Selon les chiffres des Douanes algériennes, la facture d'importation des produits alimentaires a atteint 3,15 milliards de dollars durant les quatre premiers mois de 2018 contre 3 milliards de dollars durant la même période de l'année précédente, soit une hausse de près de 5%. Contrairement à ces chiffres douaniers, le ministre de l'Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, Abdelkader Bouazghi, rassure que la production nationale du blé en 2018 est supérieure aux années précédentes. Il a précisé, dans ce cadre dernièrement, que les données initiales sur la saison moissons-battage pour l'année en cours indiquaient que la production nationale au titre de cette année dépassera les taux enregistrés durant les années précédentes, ce qui contribuera à la réduction de la facture d'importation de céréales. «L'Algérie connaît ces jours-ci le lancement de la saison moisson-battage et les données initiales indiquent que la production nationale en 2018 dépassera les taux enregistrés durant les années passées, ce qui confirme que la filière céréalière, outre le renforcement de sa place dans l'économie nationale, contribuera à la réduction de la facture des importations de cette matière vitale», a déclaré Bouazghi. Autosuffisance dans deux ans De son côté, le directeur du département des céréales et du soutien de la production à l'Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC), Noureddine Amrani semble être très à l'aise en abordant le sujet des besoins en blé. Pour lui, l'Algérie atteindra à partir de 2020 une autosuffisance en blé dur et en orge. Selon lui, l'OAIC table d'ici deux ans sur une autosuffisance à hauteur de 90% en blé dur et de 100% en orge. Notre office a donné des instructions pour le soutien des agriculteurs dans l'utilisation des semences traités et des engrains afin d'augmenter la production d'ici 2020 et combler également un déficit de 15 millions quintaux à travers la réunion de techniques et de moyens modernes (machines et irrigation économe en eau). Ce même responsable explique par ailleurs que «grâce à ces mesures dans les activités de labour, de semis et de récolte sur une superficie totale de 80 000 hectares, le rendement prévu est de 40 qx/ha, soit un gain de production d'un million qx». Le directeur général de l'OAIC, Mohamed Belabdi avait évoqué, dans des déclarations précédentes, une plus grande production céréalière lors de la campagne 2017-2018 que la saison précédente. «La campagne 2017-2018 s'annonce très bien grâce à une bonne pluviométrie à l'Est, l'Ouest et au Centre du pays. Les conditions de travail des agriculteurs sont bonnes notamment en matière d'accompagnement financier et d'approvisionnement en engrais et en semences», avait-il appuyé. Il est à rappeler que la facture d'importation des céréales (blé dur, tendre…) a été de 2,77 milliards de dollars (mds USD) en 2017 contre 2,81 mds USD en 2016.