Les prix du pétrole remontaient, hier, en cours d'échanges européens, alors que des inquiétudes émergent quant au niveau de l'offre en juillet, mois de forte consommation, et en attendant les données officielles sur les réserves américaines de brut. Vers 17h GMT, le baril de brent de la mer du Nord pour livraison en août valait 75,75 dollars sur l'InterContinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 1,20 dollar par rapport à la clôture de lundi. Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude(WTI) pour la même échéance prenait 1,86 dollar à 69,94 dollars à la même heure. La hausse des cours s'explique par le fait que le marché «pourrait bien être tendu en juillet», a souligné Bjarne Schieldrop, analyste pour SEB. Selon lui, si la Russie, l'Arabie Saoudite et quelques autres producteurs accroissent leur production, «cela sera cependant largement absorbé par l'augmentation de la demande» due aux départs en vacances. De plus, «nous avons perdu 350 000 barils par jour au Canada et 400 000 b/j en Libye, alors que la production vénézuélienne continue de baisser», a-t-il ajouté. Après plusieurs jours de combats en Libye, les autorités parallèles, rivales du gouvernement basé à Tripoli, ont annoncé lundi avoir repris à des groupes armés le contrôle de quatre terminaux pétroliers du croissant pétrolier, par lesquels l'essentiel du pétrole libyen est acheminé vers l'étranger. Le gouvernement libyen d'union nationale (GNA), reconnu internationalement, a appelé hier le Conseil de sécurité des Nations unies à «bloquer toute tentative de vente illégale de pétrole». Au Canada, la production de la mine de sables bitumineux Syncrude a été interrompue il y a quelques jours du fait d'une panne électrique ; elle ne devrait pas reprendre avant fin juillet. Malgré ces craintes sur l'offre, «la décision de l'OPEP d'accroître la production au cours des prochains mois limitera toute potentielle reprise» des cours, a néanmoins relativisé Fiona Cincotta, analyste pour City Index. L'Opep et ses partenaires ont convenu, la semaine dernière, d'augmenter leur production pour atteindre collectivement «100%» des quotas décidés en 2016, mais qui n'ont pas été atteints en pratique. Selon l'Arabie Saoudite et la Russie, cela représenterait une hausse d'un million de barils par jour, un chiffre qui ne figure cependant pas dans le document officiel final. Les marchés attendaient par ailleurs la publication aujourd'hui des données hebdomadaires de l'Agence gouvernementale d'information sur l'énergie (AIE). Pour la semaine achevée le 22 juin, les analystes tablent sur une baisse des stocks de brut de 2,5 millions de barils, mais sur une hausse d'un million des réserves d'essence et de 1,5 million de celles d'autres produits distillés (diesel et fuel de chauffage), selon la médiane d'un consensus compilé par Bloomberg.