Le successeur de Rabah Madjer à la tête de l'équipe nationale sera connu fin juillet prochain. C'est ce qu'a annoncé le président de la Fédération algérienne de football (FAF), Kheireddine Zetchi, à la presse, à l'issue de la réunion marathon du Bureau fédéral, dimanche, au CTN de Sidi Moussa. Ce sera un technicien étranger. Les responsables de la FAF ont entamé les contacts avec les entraîneurs ciblés bien avant le limogeage de Madjer et de ses trois assistants, Meziane Ighil, Djamel Menad et Lounès Gaouaoui, officialisé lors de cette réunion du Bureau Fédéral. Cinq techniciens étrangers figurent sur sa short-liste, Christian Gourcuff, Vahid Halilhodzic, Hervé Renard, Hector Cuper et Carlos Queiroz. La piste de Gourcuff a été vite abandonnée. Très adulé par les cadres de l'EN, Gourcuff s'était engagé avec Al-Gharrafa en mai dernier pour un an et il a entamé, samedi, sa mission au dans ce club qatari qu'il avait dirigé lors de la saison 2002-2003. L'autre ancien driver des Verts, Halilhodzic, que le public algérien ne cesse de réclamer, n'est pas chaud pour reprendre les destinées du onze algérien et il préfère prendre du recul après sa dernière mésaventure au Japon. Le Portugais Queiroz que Mohamed Raouraoua a failli engager en 2016 à la place de Gourcuff a de fortes chances de prolonger son contrat avec la fédération iranienne qui ne veut nullement se passer de ses services. Les deux pistes les plus sérieuses de la FAF sont celles du Français Hervé Renard et de l'Argentin Hector Cuper qui devront quitter les sélections du Maroc et de l'Egypte qu'ils n'ont pu qualifier au second tour du Mondial russe. Renard et Cuper sont des entraîneurs stricts et rigoureux comme Halilhodzic. 5 sélectionneurs en 4 ans, pas droit à l'erreur Double champion d'Afrique (2012 avec la Zambie et 2015 avec la Côte d'Ivoire), Renard coûte plus cher que Cuper. L'ancien entraîneur de l'USM Alger perçoit un salaire de 80 000 euros au Maroc, loin devant Cuper (53 000 euros), mais il pourrait faire des concessions pour exaucer enfin son vœu de diriger la sélection algérienne qui lui tient tant à cœur. Le facteur de la langue constitue aussi un avantage pour Renard par rapport à Cuper qui ne parle que l'Espagnol et qui privilégie le jeu défensif, ce qui lui a, d'ailleurs, valu d'acerbes critiques en Egypte, même s'il a qualifié les Pharaons pour la finale de la CAN 2017 et au Mondial 2018. L'ancien entraîneur du FC Valence a aussi cette étiquette de «loser». Il a perdu toutes les finales qu'il a disputées (trois finales de coupe d'Europe, une finale de Coupe du Roi en 1998 ou de Coupe de Grèce en 2010. Il est connu comme l'un des plus célèbres «perdants magnifiques» du football. «Les membres du Bureau fédéral et de la DTN veulent tous que le nouveau sélectionneur national parle et maîtrise le Français», a révélé Zetchi. Après avoir commis deux erreurs de casting (Alcaraz et Madjer), le nouveau patron de la FAF ne doit pas se tromper de choix cette fois-ci. Il n'a pas le droit à l'erreur. Un autre mauvais choix risque de coûter cher à la nouvelle direction de la FAF qui a déjà consommé deux sélectionneurs en l'espace de 15 mois. L'EN doit retrouver la stabilité après cinq changements (Gourcuff, Rajevac, Leekens, Alcaraz et Madjer) à sa barre technique depuis le Mondial 2014 et le départ de Coach Vahid, premier sélectionneur à qualifier les Fennecs aux huitièmes de finale de la Coupe du Monde. Zetchi veut plus d'engagement de la part des joueurs Zetchi estime, toutefois, que la résurrection de l'EN ne dépend pas seulement du futur sélectionneur. Il met aussi la balle dans le camp des joueurs qu'il a appelle à faire preuve de plus d'engagement. «Quel que soit le futur sélectionneur national, les joueurs doivent être plus engagés et prêts à 100% sur le plan mental à défendre le maillot national», lança le président de la FAF, pas vraisemblablement content du comportement des joueurs de l'EN durant les passages d'Alcaraz et de Madjer à la tête de la sélection. Ces deux choix n'ont pas été du goût des influents cadres de l'EN dont le rendement laisse à désirer depuis le départ de Gourcuff. M'Bolhi avait d'ailleurs poussé un coup de gueule après la défaite subie à Constantine face à la Zambie. «On a perdu notre esprit de combattants. On ne donne pas assez sur le terrain, ce n'est pas normal. Celui qui ne veut pas se donner à 100% doit rester chez lui», tempêtait, alors, M'Bolhi qui avait tiré la sonnette d'alarme, mais sans résultat. Son coup de gueule lui a juste valu une mise à l'écart de l'EN.