Les événements de la province Hodeïda, au Maroc, et les lourdes peines de prison prononcées contre les militants du Hirak n'ont pas été commentés par Washington, Madrid et Paris. Hodeïda est une province du Maroc et dont la population a tenu une protestation reprimée par les forces de l'ordre. La contestation populaire a été dirigée par le mouvement Hirak, dont les leaders ont été condamnés à de lourdes peines de prison, il y a quelques jours. Le silence des Etats-Unis, de l'Espagne et de la France face aux évènements qui ont secoué le Rif marocain et les lourdes peines auxquelles ont été condamnés les leaders du mouvement Hirak a été dénoncé, le 3 juillet, par le père de Nasser Zefzafi. Le père de Nasser Zefzafi, le principal leader du mouvement de contestation sociale Hirak dans le Rif marocain, condamné à 20 ans de prison ferme, le 26 juin, par le tribunal de Casablanca, a dénoncé, le 3 juillet, l'attitude des pays occidentaux, alliés du Maroc, sur les événements du Rif, et les lourdes peines dont ont écopées son fils et trois autres personnes dans cette affaire, selon l'agence de presse espagnole EFE. Ahmed Zefzafi, le père de Nasser, a fermement critiqué «le silence des principaux Etats alliés du Maroc face aux événements du Rif et des condamnations lourdes, notamment la France, l'Espagne et les Etats-Unis d'Amérique». «C'est comme si la France, l'Espagne et les Etats-Unis avaient un accord avec le Maroc pour nous donner des coups de bâton. Nous, les Rifains, sommes sortis du rang, et ils nous haïssent pour cela», a-t-il déclaré. «J'espère seulement que la mort nous emportera sans que nous ayons changé», a-t-il ajouté, cité par la presse. Concernant la question de savoir si son fils allait faire appel de sa condamnation auprès de la cour d'appel de Casablanca, M.Zefzafi a annoncé que Nasser n'a pas l'intention de faire appel de la peine, parce qu'il ne fait pas confiance à la justice marocaine Il s'est dit «très pessimiste quant à l'avenir de son fils et des 52 autres Rifains condamnés à différentes peines de prison dans le même procè». Pour lui, «les militants du mouvement contestataire resteront en prison». Le 26 juin, le tribunal de Casablanca a rendu son verdict concernant les meneurs du mouvement de contestation sociale Hirak, né en octobre 2016 dans la région du Rif au Maroc, après la mort d'un vendeur de poissons broyé dans une benne à ordures. Nasser Zefzafi, Nabil Ahmjiq, Ouassim Boustati et Samir Ighid ont tous été condamnés à une peine de 20 ans de prison ferme pour «complot visant à porter atteinte à la sécurité de l'Etat». Un chef d'accusation qui aurait pu leur valoir la peine de mort, selon la loi marocaine. Le journaliste marocain Hamid Elmahdaouy, directeur du site d'information Badil.info, arrêté et jugé dans le cadre de l'affaire du mouvement Hirak, a été aussi condamné le 28 juin 2018 par la cour d'appel de Casablanca à trois ans de prison ferme et au versement d'une amende de 3.000 dirhams, environ 270 euros. Nombre de pays occidentaux ne dénoncent pas la répression menée par les forces de l'ordre du Maroc contre la protestation populaire pacifique.