Il est dit que pour améliorer la qualité de l'air, deux poumons devraient fonctionner sans entraves. Or, certains secteurs, et non des moindres, inspirent peu le citoyen lambda pour qu'il puisse respirer pleinement. Et, sans procès d'intention aucun, fraude et corruption asphyxient notre environnement, parfois impunément ! Et tout récemment, quand des douaniers, des magistrats ont trouvé à qui parler, l'air devient plus respirable, malgré l'intox. Toujours est-il que le bien mal acquis et ses profondeurs insoupçonnables aurait trouvé un expert comptable. Et, au regard de la lessive qui reste encore à faire, cet expert comptable est requis à plein temps, avec un CDI aussi indéterminé que les secteurs pourris par cet engeance de «ripoux».... D'ailleurs, le fait même que le Conseil supérieur de la magistrature ait mis son grain de sel avec sept juges révoqués, donne à croire en des lendemains plus cléments en termes d'air enfin pur. La justice étant par définition un ministère régalien, ses décisions, ses verdicts sont prononcés toujours au nom du peuple, un peuple qui en a marre des feuilletons à répétition. La formation dans la magistrature, avec les sessions de recyclage, les stages spécifiques au perfectionnement et l'acquisition de nouvelles technologies a de quoi inquiéter la gangrène irrespirable, en «boucherie» ou ailleurs... On a longtemps dit que bien mal acquis ne profite jamais. On a prétendu aussi que cet acte immoral, par essence, provenait de l'ignorance et qu'il y avait une racine distillant sa sève de malhonnêteté, échappée tout droit de l'enfer. C'est du moins ce qui se dit, encore dans les milieux clean, propres et opposés aux détournements et autres acquisitions de biens illégitimes. Des gens bien qui se disent aussi qu'entre le bien et le mal, la distance est souvent infime quand le diable se cache dans les détails, quand le compromis et la compromission ne sont séparées que par un coup de fil ! Et Dieu sait qu'il y en a des coups de fil dans ce pays et, depuis fort longtemps... Ceux qui n'ont rien à se reprocher le disent, sans langue de bois. Ils le disent, non pas par jalousie de ceux qui résident dans des villas somptueuses, se payent des vacances à l'étranger ou roulent en 4×4 dernier cri. Non, ils le disent parce qu'ils ne comprennent pas un truc pourtant simple : est-il normal de cumuler de la richesse à l'infini aux dépens d'un Trésor public, vache à lait, et dire que c'est une réussite sociale ? Pour ça, il est indéniable que fraudes et corruptions détiennent la réponse. Fraudes et corruptions rendent l'étalage de vos richesses vulgaire, messieurs les «ripoux» ! Des messieurs qui doivent avoir la boule au ventre, ces temps-ci. Ils respirent même mal, très mal en se disant «el harba tsellek». Mais où, dans un sanatorium ? Respirer pleinement et sereinement à fond les poumons, ça se mérite. Un mérite qui s'acquiert, non pas en passant un coup de fil corrupteur ou corrompu. En fait, subvenir à ses besoins, apporter bien-être et sérénité à sa famille et, pourquoi pas, contribuer à la prospérité de son entreprise, de son pays, est un fondement. C'est du moins le principe de chaque individu portant au fond de soi la conscience et la dimension inaliénable du travail bien accompli. Il n'est ni la distinction, ni l'apanage ou le panache de qui que ce soit. Du cœur à l'ouvrage, de la compétence et plus si affinités avec des diplômes suffisent. Les futurs bacheliers de ce jeudi le savent, en principe. Par contre, la forfanterie qui n'en finit pas d'exalter «la réussite sociale» de parvenus corrompus, souvent illettrés bilingues, ignore que la sueur du front a ses lettres de noblesse…