Des diplomates européens ont été malmenés vendredi en Cisjordanie par l'armée israélienne qui s'est opposée à la distribution d'aide à des Palestiniens dont les habitations avaient été démolies cette semaine. Un journaliste de Reuters présent à Khirbet al Makhoul a vu des soldats de Tsahal lancer des grenades assourdissantes sur un groupe de diplomates, de travailleurs humanitaires et de Palestiniens. Une diplomate française, Marion Castaing, a été extraite sans ménagement du camion transportant des tentes et de l'aide. Le véhicule a, par la suite, été confisqué par Tsahal. "Ils m'ont tirée hors du véhicule et m'ont obligée à m'allonger au sol au mépris de mon immunité diplomatique", a-t-elle raconté, couverte de poussière. "Voilà comment on respecte ici le droit international." "C'est choquant et révoltant. Nous allons en référer à nos gouvernements respectifs", a commenté, sous le sceau de l'anonymat, un diplomate européen. L'armée et la police israéliennes ont refusé de commenter l'incident. Selon la population locale, Tsahal a démoli lundi les habitations de fortune des quelque 130 habitants de Khirbet al Makhoul après la décision de la Haute Cour israélienne jugeant ce campement illégal faute de permis de construire valide. Malgré la perte de leurs logements, les habitants ont refusé de quitter le terrain sur lequel, expliquent-ils, leurs aïeuls ont habité pendant des générations avec leurs troupeaux de moutons. Lors de la bousculade entre militaires et riverains, plusieurs villageois ont été appréhendés. Un vieil homme s'est évanoui et a dû être évacué en ambulance. Dans un communiqué, le Bureau de coordination des Affaires humanitaires de l'Onu (Ocha) a indiqué qu'il s'agissait du troisième campement bédouin démoli par les Israéliens sur la rive occidentale du Jourdain et dans le secteur dépendant de la municipalité de Jérusalem depuis le mois d'août.