Le secrétaire général du FLN, Djamel Ould Abbès, a réagi, hier au siège du parti à Alger, à l'appel lancé par le président du MSP, Abderrazak Makri, demandant à l'armée de garantir une période de transition démocratique. «De quoi l'armée va-t-elle se mêler ? Elle est déployée aux frontières. Qui a saisi la cocaïne au port d'Oran, n'est-ce pas l'armée ?», a lancé le patron du FLN lors d'une rencontre avec les cadres du parti de la wilaya d'Alger. M. Ould Abbès a rappelé que le chef d'état-major, Ahmed Gaïd Salah était clair sur ce point. «Gaïd Salah l'a dit : l'armée ne fait pas de politique», a-t-il souligné, appelant à laisser l'armée faire son travail. Le patron du FLN a exprimé son étonnement d'entendre des dirigeants politiques parler de transition démocratique. «Ne sommes-nous pas en démocratie ? N'avons-nous pas un Président élu suite à une compétition électorale ? N'y a-t-il pas un Conseil de la nation avec des sénateurs élus et d'autres désignés par le chef de l'Etat ? N'y a-t-il pas une APN avec 462 députés élus ?», s'est-il interrogé, avant d'accuser les promoteurs de la transition démocratique de chercher uniquement le pouvoir. Pour lui, l'Algérie est un pays où règnent la démocratie et la liberté d'expression, en voulant pour preuve les caricatures de presse qui ciblent le président de la République et les hauts responsables. Commentant la dernière rencontre entre le président du MSP et celui du Mouvement populaire algérien (MPA), Amara Benyounès, le SG du FLN l'a qualifié de «contre nature» entre ceux qui s'insultaient hier. «Ils ne vont pas se réunir», a-t-il lancé, avant de les inviter à présenter leur programme s'ils en ont. Interrogé sur le mouvement El Mouwatana qui a appelé le Président Bouteflika à ne pas se présenter au cinquième mandat, Djamel Ould Abbès a répondu que «c'est un non-évènement qui ne revêt aucune importance». «Parmi les membres de ce mouvement, il y a des désœuvrés qui veulent qu'on parle d'eux», a-t-il dit. Le patron du FLN s'est exprimé également sur les dernières informations insistantes selon lesquelles un remaniement gouvernemental serait imminent. Certaines sources ont même indiqué que M. Ould Abbès a été reçu par le conseiller à la présidence, Tayeb Belaïz, dans le cadre de ce remaniement, or, l'orateur a démenti catégoriquement ces informations. «Je n'ai été reçu ni à El Mouradia ni à Zéralda. Je n'ai jamais été convié à une concertation sur ce sujet», a-t-il affirmé. Il a ajouté que la question du remaniement ministériel est une prérogative «indiscutable» du chef de l'Etat. «Lorsqu'il décide, nous appliquerons illico presto», a-t-il dit. A propos des attaques que subit l'Algérie à cause de la crise migratoire, l'orateur a indiqué que les attaques venant de l'intérieur inquiètent beaucoup plus que celles provenant de l'étranger. «un million de militants FLN avant 2019» Sur le plan organique, le secrétaire général du FLN a fait savoir que le dernier changement du Bureau politique a été opéré après l'accord du président du parti, Abdelaziz Bouteflika. Il a indiqué que le pays aborde aujourd'hui une nouvelle étape qui nécessite la mobilisation et la vigilance en raison de l'approche de l'élection présidentielle de 2019 qui est, selon lui, «décisive pour l'Algérie». Appelant les militants du FLN à l'unification des rangs à l'occasion de l'opération de renouvellement des structures entamée il y a quelques jours, il a indiqué que ce qui s'est en passé en 2004 ne se répétera pas en 2019. «Notre objectif est d'atteindre un million de militants d'ici la fin de l'année», a-t-il affirmé, en rassurant les chefs de kasmas et les mouhafedhs que l'opération de restructuration ne vise pas à les écarter. «No us n'avons exclu personne et nous n'allons exclure personne. La seule ligne rouge est le Président Bouteflika qui nous rassemble», a-t-il soutenu. Concernant les appels au 5e mandat, l'orateur a indiqué : «Nous avons ramené un nouveau concept qui consiste à demander au Président de poursuivre son œuvre».