C'est dans un véritable piège qu'ont été pris mercredi des centaines d'automobilistes circulant sur la route nationale 12, à la sortie d'El-Kseur. Et pour cause, les habitants de Tamda, localité dépendant de la commune d'Oued-Ghir, ont procédé très tôt dans la matinée d'hier à la fermeture de cet important axe routier. Les villageois entendaient par cette action attirer l'attention des autorités sur la nécessité d'installer un passage à niveau gardé sur la voie ferrée traversant la localité. «Hier, un véhicule a été percuté par la navette assurant la navette Béjaia-Béni-Mançour, causant des blessures aux deux passagers de la voiture», explique un villageois. D'autres revendications à caractère social sont venues se greffer, à l'occasion, à la demande de réalisation d'un ouvrage sur la voie ferrée. Aménagement urbain, bitumage des rues, désherbage...figurent en tête de la plate-forme des exigences des protestataires. Le recours à ces actions, jugées violentes par tous les citoyens, qu'ils soient de passage dans la région ou y résidant, ne fait qu'empirer, pénalisant ainsi toute la wilaya. Les axes routiers les plus touchés par ces actions sont les RN 9, la RN 26 et la RN 12, reliant respectivement Béjaïa à Jijel et Sétif, à Bouira et à Tizi Ouzou. Le phénomène qui dure depuis presque vingt ans n'a jamais été pris au sérieux par les pouvoirs publics. En 2017, il a été enregistré plus de 400 fermetures de routes, soit au moins un axe routier fermé par jour. Pour toute réponse aux manifestants de plus en plus nombreux et de plus en plus excédés, les pouvoirs publics prennent des engagements qu'ils ne tiennent pas dans la plupart des cas. «Depuis le début de l'année, les fermetures des routes concernent des promesses non tenues par les autorités», révèle une source sécuritaire au Temps d'Algérie. Ni les menaces des autorités de recourir à la justice, ni les amorces de dialogue avec les protestataires engagés par l'APW, ni le soutien des députés ne sont arrivés à convaincre les populations de recourir à un autre moyen de protestation. A ceci s'ajoute l'impossibilité des pouvoirs publics de satisfaire les besoins sans cesse croissants des populations qui aspirent à de meilleures conditions de vie. «Ce n'est pas avec 3 milliards de centimes annuels attribués au titre des différents programmes de développement, qu'une commune va changer le cadre de vie des villages», déplore un élu de l'APW. «Il faut un programme spécial pour espérer arriver à bout des fermetures de routes», ajoute notre interlocuteur.