Selon des experts russes, les terroristes du Caucase russe qui sont allés en Syrie pour le jihad représenteraient une grave menace pour la sécurité de la Russie s'ils retournaient dans leur pays, en particulier concernant les jeux Olympiques d'hiver qui auront lieu à Sotchi en février 2014. Selon le quotidien libanais As-Safir, citant le directeur du site russe Qafqaz Ozil, Gregory Chavidov, «les combattants d'origine russe ont acquis de l'expérience dans la guerre en Syrie : ils ont appris à combattre dans les villes. Or, les terroristes du Caucase ne jouissent pas de cette expérience. Et donc, s'ils retournent chez eux et qu'ils organisent leurs rangs, ils représenteront certainement une menace majeure». L'expert russe a souligné que «Sotchi est sérieusement exposée à des attaques de la part de groupes extrémistes qui ont participé dans des batailles de rues en Syrie, et ce, en dépit de toutes les mesures prises pour assurer la sécurité des jeux Olympiques d'hiver». A noter que le chef des terroristes dans le Caucase russe, Dokou Oumarov, a menacé en juillet dernier les jeux Olympiques d'hiver qui se tiendront à Sotchi, ville située sur la mer Noire, à proximité du Caucase, en promettant qu'«il empêcherait par tous les moyens leur tenue». L'expert russe a affirmé que «si les terroristes d'origine russe reviennent dans le pays pour répondre à l'appel d'Oumarov, cela représentera une grave source de préoccupation». De son côté, le président russe Vladimir Poutine a exprimé ses préoccupations au sujet du retour des extrémistes islamistes d'origine russe qui se battent actuellement contre les forces syriennes. Vladimir Poutine a ordonné lundi dernier aux agences de renseignement russes d'accentuer leurs efforts dans la région instable du Nord-Caucase, estimant que la sécurité ne s'améliorait pas d'une manière suffisamment rapide à l'approche des jeux Olympiques d'hiver de Sotchi prévus en février. Le président russe a déjà promulgué un décret réduisant la liberté de déplacement et de rassemblement près du site olympique de Sotchi, station balnéaire de la mer Noire, proche de la frontière géorgienne dans le Caucase. Selon l'expert russe Malachenko, «il y a entre 300 et 2000 combattants extrémistes d'origine russe». Il explique que parmi «ces combattants, il y a les islamistes de Tchétchénie et du Daguestan dans le Caucase ainsi que ceux du Tatarstan, en Russie centrale». Le FSB évoque entre 300 et 400 mercenaires russes «Entre 300 et 400 mercenaires russes combattent en Syrie dans les rangs de l'insurrection», a annoncé hier aux journalistes le premier vice-directeur du Service fédéral de sécurité (FSB) Sergueï Smirnov. «Nous estimons que 300 à 400 personnes ont quitté le territoire de notre pays pour s'y rendre (en Syrie) et elles finiront par rentrer. Cela représente, naturellement, un grand danger», a indiqué le responsable. Selon lui, «la législation russe ne possède pas de lois clairement définies interdisant d'être mercenaire, aussi, beaucoup doit encore être fait dans ce domaine». Le responsable a souligné que ce problème ne concernait pas que la Russie, mais aussi les autres pays membres de l'Organisation de coopération de Shanghai (OCS) qui regroupe la Russie, le Kazakhstan, la Chine, le Kirghizistan, le Tadjikistan et l'Ouzbékistan. «Nous n'avons pas évoqué ce problème lors de la réunion. Mais en comité réduit, lors d'un échange de vues sur l'évolution de la situation, nous avons constaté que tous les pays de l'OSC faisaient face à ce problème. Le recrutement de mercenaires est une réalité», a souligné le responsable à l'issue d'une réunion du Conseil de la structure régionale antiterroriste de l'OCS. Ainsi, selon le ministre de l'Intérieur français, «plus de 130 Français ou résidents en France», souvent radicalisés et représentant un «danger potentiel» à leur retour en France, combattent actuellement en Syrie. «Plus de 130 Français ou résidents en France sont aujourd'hui en Syrie, une cinquantaine sont revenus, une quarantaine sont en zone de transit et une bonne centaine ont déjà, selon nos services de renseignement, montré qu'ils pouvaient se rendre là-bas», a affirmé, jeudi, le ministre de l'Intérieur Manuel Valls sur France Inter, se disant «inquiet». Selon lui, il s'agit «d'individus jeunes», «ayant connu souvent déjà un parcours délinquant», «radicalisés le plus souvent». «C'est un phénomène qui m'inquiète, parce qu'ils représentent, avec leur retour sur notre sol, un danger potentiel», a-t-il insisté. «Pas en guerre civile», mais une attaque d'Al Qaïda Dans ce contexte, le président Bachar Al Assad a affirmé que son pays n'était «pas en guerre civile», mais attaqué par des «dizaines de milliers de jihadistes», la plupart d'Al Qaïda. «Nous avons une guerre, une nouvelle sorte de guerre» avec des «dizaines de milliers de jihadistes» de plus de 80 nationalités différentes, a dit Assad dans un entretien à la télévision américaine Fox News diffusé mercredi soir. «Ce que je peux vous dire, c'est que 80%, certains disent 90%, nous n'avons pas de données précises, de ces terroristes sont membres d'Al Qaïda et de ses branches», a dit le chef de l'Etat syrien. Depuis le déclenchement du conflit il y a deux ans et demi, «des dizaines de milliers de citoyens syriens» et 15 000 soldats de l'armée ont été tués, la plupart par des attaques terroristes, des assassinats et des attentats-suicides», a-t-il ajouté. Il a encore affirmé que l'attaque aux armes chimiques du 21 août était le fait des rebelles et non de ses forces armées.