Terrorisme n Ce groupe avertit que les attaques sur le territoire russe vont se poursuivre. Dans un message vidéo enregistré le 29 mars, jour des attentats, et rapporté hier par le site internet indépendantiste tchétchène Kavkazcenter, Dokou Oumarov, le chef du groupe islamiste de l'Emirat du Caucase affirme que ces attaques sont «un acte de vengeance» après le récent «carnage» des forces russes en Ingouchie, république du Caucase. Le 11 février, «des habitants tchétchènes et ingouches ont été exécutés» par les forces russes près du village d'Archty au cours d'une opération menée par «les bandits des forces spéciales du FSB» (services spéciaux russes), explique le chef de l'Emirat du Caucase, qui s'étend aussi bien en Tchétchénie que dans les républiques voisines. Dokou Oumarov, alias Abou Oussman, affirme avoir donné personnellement l'ordre de commettre le double attentat suicide perpétré lundi à une quarantaine de minutes d'intervalle par deux femmes dans deux stations du métro de Moscou, qui a fait 39 morts. Il s'agit d'«un acte légitime de vengeance de la poursuite des assassinats de civils dans le Caucase», déclare le chef du groupe islamiste, en allusion aux opérations des forces de l'ordre russes contre les rebelles. Dans ce message vidéo de 4 minutes 27 secondes visible sur YouTube, où il apparaît assis dans un bois et vêtu d'un treillis, le chef rebelle barbu avertit que «les attaques sur le territoire russe vont se poursuivre». «Ce seront de nouveaux actes de vengeance de ce que font les troupes et services spéciaux russes dans le Caucase», insiste-t-il. Combattant lors de la première guerre de Tchétchénie (1994-1996), Dokou Oumarov fut le compagnon de route de tous les dirigeants indépendantistes, mais il a totalement rompu avec la frange séparatiste d'origine et est depuis 2006 le chef de la guérilla tchétchène. Sa revendication intervient le jour où un nouvel attentat en Russie a fait 12 morts au Daguestan, autre république instable du Caucase, deux jours après le double attentat de Moscou. Au Daguestan, région minée par une rébellion armée et par la pauvreté, deux explosions ont retenti devant le commissariat de la ville de Kizliar, tuant 12 personnes, parmi lesquelles neuf policiers. Les attentats suicide de Moscou, les premiers de cette ampleur depuis des années dans la capitale russe, ont choqué l'opinion, qui s'était habituée à une sécurité relative. A la fin de son message, Dokou Oumarov rappelle qu'il avait promis, avant les attentats de Moscou, de s'en prendre aux civils en Russie. «Les habitants de la Russie ne vont plus observer calmement à la télévision ce qui se passe dans le Caucase, alors qu'ils ne réagissent pas aux exactions et crimes commis par leurs bandes sous le commandement de Poutine. C'est pourquoi la guerre viendra dans vos rues», conclut-il. n Deux personnes sont mortes la nuit dernière au Daguestan, lorsque leur voiture, soupçonnée d'être bourrée d'explosifs, a sauté. Deux hommes sont morts, un autre grièvement blessé a été amené à l'hôpital. L'explosion s'est produite dans la région de Khassaviourt, dans l'ouest du Daguestan. Selon les informations préliminaires, l'explosif, transporté dans la voiture, a sauté de façon spontanée.