L'Algérie ne comptait en 2016 que 320 000 personnes vivant dans l'extrême pauvreté, ce qui représente 0,8% de la population totale en Algérie. Or, en 2015 environ 1,7 million de familles algériennes ont bénéficié du couffin du ramadan, et cela ne représente que le nombre des familles inscrites. En effet, Rachid Beladhane, le représentant de l'Algérie à la session de haut niveau 2018 du Conseil économique et social (ECOSOC) des Nations-Unis, a déclaré jeudi dernier qu'en 2016, le pays ne comptait que 320 000 pauvres, soit 0,8 % de la population sur les 40 millions d'Algériens, selon le site maghrebemergent. Même si «l'extrême pauvreté affecte à peine 0,8% de sa population selon des chiffres de 2016», a déclaré Rachid Beladhane, le pays ne vise pas moins de devenir un pays émergent en 2035. Qu'en est-il des 47 communes très pauvres ? Pourtant en 2016, la ministre de la Solidarité nationale avait déclaré que «l'Algérie ne dispose pas de fichier réel des pauvres et des nécessiteux, du fait de l'absence d'une définition inhérente à ces catégories sociales», surtout qu'en 2000, une enquête tendancielle avait permis de recenser 47 communes très pauvres dans le pays. Les résultats finaux n'ont jamais été communiqués, alors que le taux d'avancement de l'enquête avait atteint 90%. Aussi, c'est durant la période de ramadan, que les APC évoquent le sujet « épineux » des nombreuses familles dans le besoin. Environ 1,7 million de familles algériennes se sont inscrites auprès de leurs communes respectives pour bénéficier du couffin du ramadan, ce qui représente une enveloppe de plus de 8 milliards de dinars, selon la ministre de la Solidarité nationale, de la famille et de la condition féminine, Mounia Meslem. Sur un autre registre, et concernant les projections de l'Algérie pour rejoindre le club des pays émergents à l'horizon 2035, M. Beladhane a souligné que la Constitution du pays consacre le droit à l'eau comme un des droits humains fondamentaux pour les Algériens. L'Etat a également investi pour l'électrification quasi totale du territoire national, notamment grâce à des investissements dans le solaire et d'autres ressources renouvelables, sans oublier le gaz naturel dont le pays est pourvu», non sans rappeler l'importance de l'aide publique au développement pour l'éradication de la pauvreté. Par ailleurs, en avril dernier la Banque Mondiale avait prédit que 10% des Algériens pourraient retomber dans la pauvreté, en raison de l'augmentation du chômage, de la hausse de l'inflation qui pourrait atteindre 9% en 2020 et du ralentissement de la croissance du PIB. La Banque Mondiale avait signalé que le taux de chômage a augmenté de près de 1,5 points de pourcentage, en raison de la croissance léthargique du secteur hors hydrocarbures de 11,7% en septembre 2017, soit un niveau plus élevé que celui de 10,5% enregistré en septembre 2016. Si l'augmentation du chômage ne touche pas toutes les régions du pays, selon la BM, dans les Hauts-Plateaux, il représente le triple du taux national et le double dans les régions du Sud du pays, et cela peut compromettre la réduction de la pauvreté. Selon la Banque Mondiale, dix pour cent de la population pourrait retomber dans la pauvreté. Les chiffres et analyses des institutions telles que la Banque Mondiale ou le FMI ne font pas toujours l'unanimité en Algérie. Le dernier rapport du FMI a fait réagir avant-hier le secrétaire général de l'Ugta, à l'occasion du deuxième congrès de la Fédération nationale des banquiers et des assurances, qui estime que cette institution s'est spécialisée dans les rapports négatifs sur notre pays. Le FMI s'est découvert depuis ces derniers temps une nouvelle spécialité qui consiste à publier des rapports très négatifs sur l'Algérie. Les experts de cette institution ne veulent pas que le lait, que le pain, que l'eau soient subventionnés, ils refusent que l'Algérie distribue encore des logements sociaux, assure la gratuité des soins et d'autres transferts sociaux, a déclaré Sidi Saïd. Pour le patron de l'Ugta, «il est de notre devoir en tant que syndicalistes de dire haut et fort que le FMI n'a absolument aucun pouvoir sur la politique économique et sociale de l'Algérie. Enfin, selon les statistiques officielles de 2011, le taux d'extrême pauvreté était de 0,5 % et le taux national de pauvreté était de 5,5%.