Le diagnostic précoce est l'unique manière de freiner l'évolution de la maladie d'Alzheimer et d'éviter ses complications qui peuvent aller jusqu'à la démence, a estimé, samedi à El Khroub, le Pr. Abdelmadjid Hamri, médecin-chef du service de neurologie au centre hospitalo-universitaire (CHU) de Constantine. Intervenant au cours d'une rencontre scientifique organisée au centre culturel M'hamed Yazid, à l'occasion de la journée mondiale de lutte contre la maladie d'Alzheimer, ce neurologue a souligné l'importance de consulter un médecin dès l'apparition des symptômes de cette maladie qui affecte les personnes âgées. Le suivi et l'accompagnement des personnes atteintes de mal neuro-dégénératif du tissu cérébral, qui affecte les fonctions mentales et notamment la mémoire, décrit en 1906 par le psychiatre allemand Aloïs Alzheimer, revêtent une "importance primordiale" pour aider le malade à vivre son mal sans sombrer dans un isolement pouvant conduire à démence, a considéré ce praticien spécialiste. Une cellule de suivi médical et psychologique du patient est fonctionnelle depuis trois ans au CHU de Constantine. Elle prend en charge les personnes atteintes de cette maladie qui touchait quelque 26 millions de personnes dans le monde en 2005 et qui pourrait en toucher quatre fois plus en 2050, a-t-on indiqué. Environ 100.000 personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer sont actuellement recensés en Algérie. La prise en charge de cette pathologie chronique dont la prévalence augmente fortement avec l'âge est "très coûteuse", a-t-on indiqué au cours des débats. Il s'agit donc, a-t-on également souligné, d'un problème de santé publique dont les enjeux socioéconomique sont "majeurs" dans tous les pays où l'espérance de vie s'accroît régulièrement, à l'exemple de l'Algérie, d'où la nécessité d'un diagnostic précoce et d'un suivi médical, psychologique et social régulier du patient. Le trouble de la mémoire est "le plus constant et le plus précoce" des symptômes de la maladie d'Alzheimer qui peut être identifiée par l'entourage du malade, ce qui permettra au médecin traitant de ralentir le cours de la progression de l'affection et aider le patient à vivre sa maladie, a-t-on encore indiqué au cours de cette rencontre qui a réuni de nombreux praticiens et des étudiants.