L'enquête continue dans l'affaire Benalla : hier le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb et le directeur de cabinet du président Patrick Strzoda sont auditionnés, respectivement au Sénat et à l'Assemblée nationale. Vous êtes sur le plan politique l'un des responsables les plus proches d'Emmanuel Macron le numéro deux de la hiérarchie gouvernementale, explique Philippe Bas, président de la commission des Lois du Sénat. «Avez-vous fait une démarche pour alerter Emmanuel Macron sur la gravité de cette situation ?», a demandé le sénateur à Gérard Collomb. Comme vous vous en souvenez sans soute, le président de la République était en Australie, dit le ministre. Le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb avait connaissance des violences d' Alexandre Benalla dès le 2 mai. «Ce n'est qu'à mon retour au ministère le 2 mai que mon directeur et mon chef de cabinet m'informent que les violences ont été commises par monsieur Benalla», a-t-il affirmé devant la commission des Lois du Sénat. Gérard Collomb a répété sa version des faits, présentée la veille devant la commission des Lois de l'Assemblée. «Je le répète, je pensais alors [le 1er mai] que monsieur Benalla était un policier chargé de la sécurité du président», a-t-il réaffirmé. Ce jour-là, d'après lui, Gérard Collomb a salué une quarantaine de personnes présentes dans la salle de commandement de la direction de l'ordre public (DOPC), dont Alexandre Benalla. Patrick Strzoda : «Monsieur Benalla a été licencié car de nouveaux éléments ont été portés à notre connaissance.» Jean-Christophe Lagarde, député UDI : «Vous décidez d'appliquer une sanction et de le changer de fonction et c'est à ce moment-là qu'il a besoin d'un appartement ?» L'audition du ministre de l'Intérieur au Sénat Gérard Collomb a commencé. Celui-ci a prêté serment. «Je condamne avec la plus grande fermeté les actes de monsieur Benalla», a-t-il dit d'emblée. «Il n'appartient à personne en dehors des forces de sécurité de gérer l'ordre public», a-t-il dit, cité par la presse française. L'affaire Benalla prend de l'ampleur. e patron des députés Les Républicains, Christian Jacob, a dit hier que son groupe allait déposer une motion de censure contre le gouvernement à la suite de l'affaire Benalla. «Nous déposons une motion de censure, nous souhaitons que le gouvernement s'explique», a fait savoir ce 24 juillet Christian Jacob dans le cadre de l'affaire Benalla. «Le Premier ministre a répondu à notre demande qu'il s'exprime [au titre de l'article 50-1 de la Constitution] par une fin de non-recevoir», a-t-il ajouté. «Le gouvernement a failli en ne donnant pas droit aux demandes réitérées de s'exprimer sur cette affaire et il ne peut pas y avoir de fonctionnaires qui n'agissent pas sous l'autorité du gouvernement», a-t-il insisté. Pour pouvoir être déposée, une motion de censure doit réunir 58 signatures, le groupe LR comptant à lui seul 103 membres. Le gouvernement a failli en ne donnant pas droit aux demandes réitérées de s'exprimer sur cette affaire et il ne peut pas y avoir de fonctionnaires qui n'agissent pas sous l'autorité du gouvernement. L'opposition réclame des explications de la part du président pour l'affaire qui met mal à l'aise l'Elysée.