La pénurie d'eau potable refait surface à Boumerdès. Et c'est devenu une tradition, à chaque saison estivale, la rareté de ce liquide vital fait parler d'elle. Plusieurs localités sont frappées en ce mois de juillet où les chaleurs oscillent entre 34 et 38 degrés, par la pénurie en eau potable qui ne dit pas son nom. Ces crises d'eau ont fait sortir les populations locales dans la rue pour exprimer leur colère et réclamer une meilleure prise en charge afin de passer un été dans la quiétude. Avant-hier, les habitants des quartiers Ben Omar et Aoudia dans la commune de Corso, une station balnéaire située à deux kms à l'ouest de Boumerdès, ont fermé le siège de l'APC pour dénoncer l'absence d'eau potable depuis une vingtaine de jours dans leurs robinets. Les manifestants ont dénoncé par la même la politique du bricolage des élus locaux. «Personne ne nous a reçu alors que le maire était en congé», nous dira un manifestant. Et d'ajouter : «toutes les solutions qui seront prises n'auront pas d'effets.» «Les responsables locaux nous ont indiqué qu'un projet de raccordement au réseau AEP de Berrahmoun était déjà lancé pour parier à cette pénurie, mais cela va prendre encore du temps pour qu'il se réalise», nous dira un autre habitant de village Ben Omar. Plusieurs autres quartiers de Tidjelabine en sont privés d'eau potable depuis près d'un mois en raison de la pollution qui a affecté deux forages d'eau gérés par l'ADE. Un drame évité de justesse. Comment s'est produite alors cette pollution ? La commune de Tidjelabine accuse un grand déficit en matière d'assainissement et plusieurs habitations continuent d'utiliser des fosses sceptiques. En sus de cela, les égouts s'y déversent à ciel ouvert dans plusieurs coins de la ville et certains rejets d'assainissement sont jetés aléatoirement provoquant ainsi une pollution qui menace la faune et la flore. Du côté est de la wilaya, les commune d'Afir, BenChoud, Baghlia, Issers, Chabet El Ameur et Naciria, souffrent du problème de raréfaction d'eau potable. A Benchoud et Afir, les habitants ont fermé les sièges des unités de l'ADE pour protester contre l'absence de l'eau et appelé au non-paiement des factures de consommation d'eau. Aux Issers, des villages entiers à l'instar de Ghomrassa n'ont pas d'eau depuis plus d'un mois. Malgré les potentialités que recèle la wilaya en matière, notamment des barrages d'eau et des raccordements aux divers réseaux de distribution à l'exemple de Taksebt, forages Oued Sébaou, Boumerdès celle-ci n'arrive toujours pas à assurer une alimentation régulière des ses habitants en eau potable.