Ces derniers temps, plusieurs automobilistes se sont plaints des ralentisseurs installés récemment de manière anarchique sur plusieurs routes de la wilaya de Chlef. «Même les ruelles ont leurs dos d'âne», dira un automobiliste, contraint de faire demi-tour, devant non pas un ralentisseur «mais une montagne», a-t-il ajouté. Décidément, les dos d'âne anarchiques ne finiront jamais de faire parler d'eux dans la wilaya. Un nouvel ouvrage de ce genre a été réalisé dernièrement à l'entrée est de la ville de Chlef près du marché de gros des fruits et légumes sur la RN 04, sous forme d'un véritable obstacle provoquant le jour même un accident de la circulation entre deux véhicules légers qui a causé des dégâts matériels et des blessures graves aux passagers des deux véhicules. Ne répondant à aucune des normes requises, l'ouvrage en question est monté en lame de couteau, dont la hauteur constitue un véritable danger pour les routiers, notamment les véhicules légers. En outre, dans certains endroits, le dit dos d'âne n'est même pas signalé par des panneaux. En effet, les voitures au châssis bas ne peuvent pas traverser certains dos d'âne qui n'ont pas été réalisés selon les normes requises. Qui plus est, ces ralentisseurs se côtoient sur de petites distances. Certains ralentisseurs sont placés sur de grands axes routiers, à l'exemple de la RN4 et la RN19. Par ailleurs, on apprendra que d'autres ralentisseurs ont été installés par les habitants eux-mêmes des quartiers ou villages. «Les automobilistes ne limitent même pas leur vitesse, sachant que des enfants peuvent surgir en courant des maisons implantées d'un côté comme de l'autre de la route. Nous n'avons pas voulu attendre qu'un accident mortel arrive pour agir», se justifient ces habitants. Notons aussi que les dos d'âne placés sur les routes ne répondent pas aux normes. Ils ont des formes très variées, sont trop hauts ou trop courts, trop pentues ou trop agressifs. Selon la loi, le profil en long du ralentisseur de type dos d'âne doit être de forme circulaire avec les dimensions suivantes : hauteur : 10 cm + 1 cm (de tolérance de construction) et longueur : 4 m + 0,20 m (de tolérance de construction). La mise en place de dos d'âne ne répondant pas aux normes peut constituer un danger et peut générer une gêne importante pour les usagers de la route. «Il est urgent d'enlever ces obstacles et de libérer la route aux usagers», dira un chauffeur. Par ailleurs, des résidents de hay Ennasr ont exprimé leur mécontentement envers cette situation qui dure depuis des années ; les ralentisseurs posent problème en premier lieu pour les automobilistes, qui trouvent des difficultés pour traverser ce grand nombre de ralentisseurs, et en deuxième lieu, ils sollicitent l'intervention des responsables concernés pour réduire ces dos d'âne et les placer selon les normes. La circulaire interministérielle luttant contre les ralentisseurs anarchiques semble avoir été quasiment ignorée par les autorités locales destinataires de ce texte. Ces dos d'âne irréguliers font toujours partie du décor des rues et se multiplient. Les automobilistes attendent des autorités locales qu'elles mettent fin aux anomalies et insuffisances dans la conception et l'implantation des ralentisseurs, qui occasionnent de graves conséquences sur la sécurité et le confort des usagers de la route, causant parfois de graves dommages aux véhicules. Il s'agit notamment de l'implantation de ralentisseurs sans études ni autorisation préalable, de l'utilisation de dimensions et de matériaux non conformes aux prescriptions techniques, du manque d'information et de concertation entre les services des communes et ceux des travaux publics, ainsi que du défaut de signalisation de la plupart des ralentisseurs. Que ce soit dans les cités urbaines, les agglomérations ou les douars, ces ralentisseurs posés illégalement ou mal conçus sont toujours là, et l'on se permet encore d'ériger des «mini-dunes» en béton sans se soucier du danger que cela peut causer. Beaucoup d'automobilistes se plaignent de l'absence fréquente des autorités face à ce phénomène qui continue à prendre de l'ampleur. «Même si des ralentisseurs sont implantés à des endroits adéquats, ils sont la source d'accidents et de dommages pour les véhicules, car mal conçus et non accompagnés de signalisation», se plaignent-ils. La plupart de ces dos d'âne «sont faits dans la hâte et réalisés par des riverains ou par les autorités locales sans respect des normes exigées», constatent des chauffeurs. «C'est devenu une habitude, les dos-d'âne sont implantés dans des petites agglomérations au seul gré même d'un riverain. Où sont les responsables locaux ? A quoi a servi cette circulaire interministérielle ? Je n'ai vu, pour le moment, aucune intervention du maire pour trouver une solution à ce problème», s'interrogent-on. «Nous sommes favorables à des ralentisseurs conformes aux normes universelles et faits pour la sécurité des usagers de la route», revendiquent-ils. A Chlef, tout est permis en l'absence de civisme et d'autorité. Oui, il y a beaucoup de dos d'âne et il y en a même trop, et là il faut que les responsables mettent un terme à ce désordre. On remarque que sur toute la voirie de la ville de Chlef, il n'y a aucun ralentisseur qui réponde aux normes légales. Faire de la prévention routière avec du bricolage semble inopportun.