Un long métrage de fiction sur le parcours de Fernand Iveton, militant anticolonialiste guillotiné à Alger en 1957, est actuellement en préparation, a-t-on appris auprès du réalisateur français Hélier Cisterne. Cette coproduction franco-algérienne est une adaptation du roman "De nos frères blessés", de l'écrivain français Joseph Andras, paru en 2016, et qui s'intéresse particulièrement "aux dernières années de la vie de Fernand Iveton, à sa rencontre avec sa femme Hélène, ou encore son procès ", devant un tribunal militaire a indiqué à l'APS le réalisateur. Le choix de Hélier Cisterne s'est porté sur l'acteur français Vincent Lacoste et l'actrice luxembourgeoise Vicky Krieps pour incarner à l'écran le couple Iveton. Le premier tour de manivelle de ce film, coproduit par l'Algérien "Leith Média", se fera au mois d'octobre prochain. Le tournage est prévu entre Alger et quelques villes françaises, a précisé le réalisateur, actuellement en repérage à Alger. Né en 1926 au Clos-Salembier (actuellement El Madania, Alger), Fernand Iveton était ouvrier tourneur à l'usine de gaz d'El Hamma à Alger. Il a été délégué syndical affilié à la Confédération générale des travailleurs (Cgt), avant d'adhérer à l'Union générale des syndicats algériens (Ugsa). Militant du Parti communiste Algérien (Pca), il intègre la lutte armée après les accords politiques entre ce dernier et le Front de libération national (Fln) en en 1956. Ils ont fait le bon choix A ce titre il est chargé de saboter l'usine à gaz où il dépose, le 14 novembre 1956, une bombe fabriquée par Taleb Abderrahmane qui n'explosera pas. Arrêté le jour même, il sera atrocement torturé pendant plusieurs jours dans les locaux du commissariat central d'Alger. Fernand Iveton est jugé par un tribunal militaire qui prononcera sa condamnation dix jours après son arrestation, le 24 novembre 1956. Après le refus de son recours par le Président français René Coty, il est guillotiné le 11 février 1957 dans la cour de la prison Barberousse. Fernand Iveton deviendra le 6e martyr guillotiné depuis le début de l'année 1957 et le seul algérien d'origine européenne à être exécuté par la guillotine. La réalisation de ce film est venue à temps pour rappeler que beaucoup de français et européens avaient rallié la révolution algérienne pour lutter et prendre les armes contre le colonialisme français. Certains d'entre eux tels que Fernand Iveton, Maurice Audin et Henri Maillot avaient été exécutés par l'armée française et d'autres comme la romancière Myriam Ben avait été torturés et condamnés à de fortes peines de prison. Ces français qui avaient pris le risque de mourir pour leurs convictions avaient fait le bon choix.