Le nouveau sélectionneur de la Gambie, le Belge Tom Saintfiet, s'est confié à AFU sur son nouveau job, sur son projet avec la Fédération gambienne de football, ses ambitions avec les Scorpions. Il parle de la préparation du match qui opposera son équipe à l'Algérie le 8 septembre prochain, lors de la deuxième journée des éliminatoires de la CAN 2019. Un mois après votre signature comme nouvel entraineur de la Gambie, comment vivez-vous votre intégration dans ce nouvel environnement ? Tom Sainfiet : C'est un pays fantastique, bien connu pour les touristes européens, mais aussi dans le monde du football. Les infrastructures sont bonnes. La fédération aussi travaille très bien, avec beaucoup d'ambitions. Les dirigeants sont très motivés. Je travaille avec un groupe qui veut enrichir son expérience, et moi je suis là pour apporter ma contribution. En quoi consiste le projet que vous a confié la fédération gambienne ? J'ai signé un contrat pour neuf mois. Il y a deux points dans le contrat. Le premier, et c'est la priorité, c'est la qualification pour la CAN 2019. On sait que c'est très difficile, parce que la Gambie ne s'est jamais qualifiée pour ce tournoi. Nous sommes dans un groupe très fort, avec l'Algérie, le Bénin et le Togo. Tous des pays qui se qualifient souvent pour la CAN et même la Coupe du monde. La Gambie ne s'est jamais qualifiée. Nous sommes 172ès dans le Fifa ranking, l'Algérie est 66ème, le Bénin, 88ème et le Togo est 124ème. On a perdu l'année passée le premier match contre le Bénin (1-0), mais il reste cinq matchs à jouer, et on espère qu'on sera compétitifs dans tous les matchs. Après, on va voir si c'est possible de se qualifier ou pas. L'autre point dans mon contrat, c'est d'aider au développement du football en Gambie. J'aide le Directeur technique monsieur Sang Ndong, pour la formation des entraineurs, mais aussi le développement du football des jeunes, notamment les équipes des U17, U20 et U23. Je suis là, on travaille chaque jour ensemble. Est-ce que la qualification pour la CAN 2019 sera déterminante de votre avenir sur le banc de touche de la sélection gambienne ? Il n'y a pas de clause dans mon contrat qui prévoit ça. Ils sont aussi réalistes. La Gambie ne s'est jamais qualifiée pour un tournoi majeur. Il n'y a pas des raisons de dire qu'on doit se qualifier absolument. On doit essayer de gagner chaque match. Le dernier match que la Gambie a gagné dans un tournoi de qualification à une compétition majeure remonte à 2013 (face à la Tanzanie 2-0, en éliminatoires de la Coupe du monde 2014, NDLR). Sur les cinq dernières années, la Gambie n'a jamais gagné un match de qualification. On ne doit pas dire qu'on doit absolument se qualifier, mais on doit faire un bon match contre l'Algérie, parce qu'on n'a pas peur du Togo et du Bénin. On respecte tous les pays. Je pense qu'on a des qualités, et si on est compétitifs contre les deux, on va voir si c'est suffisant pour se qualifier. Votre premier défi dans ces qualifications, c'est donc de remporter une victoire pour briser le signe indien ? Tant que l'équipe nationale n'a pas gagné un match compétitif, ça sera un objectif. Le prochain match contre l'Algérie ne sera pas facile. On a des bons joueurs qui jouent en Europe et en Afrique. Je crois qu'avec eux, on va essayer de gagner au moins un match pour commencer et peut-être plus. Comment préparez-vous votre première sortie avec l'équipe nationale face à l'Algérie le 8 septembre prochain à Banjul face à l'Algérie ? Je commence à bien connaitre l'équipe nationale de Gambie. J'analyse beaucoup de vidéos des joueurs et des derniers matchs de l'équipe nationale. Il y a beaucoup de qualités chez les joueurs, et de l'envie. C'est l'une des raisons pour lesquelles j'ai accepté le job ici. Je pense que la Gambie a les moyens de faire un bon match contre l'Algérie, qui a une très bonne équipe, pas seulement avec les joueurs qui jouent en Europe, mais aussi ceux qui jouent en Algérie. Ce sont des joueurs très forts. J'ai visionné cinq matchs de l'Algérie. On sait qu'il y a un nouvel entraineur, Djamel Belmadi, qui est mon ancien joueur (au Al Gharafa du Qatar, Tom Saintfiet étant entraineur adjoint à l'époque, NDLR). On connait les qualités individuelles et on connait aussi un peu les points faibles de l'Algérie. Dans la perspective de ce match, votre ossature sera-t-elle constituée des joueurs évoluant uniquement à l'étranger, étant donné que le championnat national n'a pas encore repris ? C'est dommage que la League local ne commence pas avant novembre. C'est très difficile pour moi d'analyser les joueurs locaux. J'ai vu quelques matchs dans les quartiers. Je fais ça chaque semaine, mais ce ne sont pas des joueurs disponibles pour le moment pour l'équipe nationale. La semaine prochaine, on va démarrer avec un petit regroupement pour les joueurs locaux pour analyser leurs qualités. Mais pour le match contre l'Algérie, on fera plus confiance aux joueurs qui jouent en Europe. Quelle lecture faites-vous globalement du football gambien. Est-ce qu'il est prometteur pour l'avenir ? Pour moi, c'est une surprise que la Gambie ne se soit jamais qualifiée pour un grand tournoi. Depuis plus de quinze ans, je connais des joueurs gambiens qui évoluent en Europe au haut niveau Sango, cenpho, ebousoula. Maintenant, il y a plus de vingt joueurs qui jouent en Europe. C'est difficile d'accepter que la Gambie ne se soit jamais qualifiée, alors qu'il y a des petits pays comme la Sierra Leone, la Guinée-Bissau, le Mozambique, tous se sont qualifiés au moins une fois pour la CAN. Pour moi, ça va être la principale ambition, peut-être pas maintenant, mais dans les années suivantes. Ça doit être une ambition pour les joueurs, pour le staff et la fédération. Je pense que c'est possible, et on doit tout faire pour que ça arrive.