Trois illustres figures du 7ème art arabe, dont le réalisateur algérien Ahmed Rachedi, ont été honorées lundi soir en marge de la cérémonie d'ouverture de la 7ème édition du Festival d'Oran du film arabe (FOFA), tenue au Centre des conventions Mohamed Ben Ahmed (CCO). Un vibrant hommage a été rendu dans ce cadre au cinéaste algérien et aux artistes Assaad Fedha (Syrie) et Leila Taher (Egypte) pour leur contribution au développement de l'art cinématographique arabe. Ahmed Rachedi, âgé de 75 ans, est considéré comme l'un des cinéastes les plus créatifs, jouissant d'une riche filmographie qui s'étend sur plus de cinq décennies, axée notamment sur la thématique de la guerre de libération nationale, de défense des valeurs humanitaires et ses corollaires telles la liberté, la Paix et la Solidarité. Le film révolutionnaire constitue, dans ce registre, le domaine de prédilection majeur de ce réalisateur algérien qui a signé, entre autres, ‘‘L'aube des damnés'‘ (1965), ‘‘L'opium et le bâton'‘ (1969), ‘‘Ali au pays des mirages'‘ (1978),'‘le moulin de M. Fabre'‘ (1984) et plus récemment, ‘‘Mustapha Ben Boulaïd'‘ (2009) et ‘‘Krim Belkacem'‘ (2013). Ahmed Rachedi a également réalisé différents programmes au profit de la télévision nationale, dont la série ‘‘Essilane'‘ (Barbelés) en 1981, et a participé à l'écriture de plusieurs scénarios de longs-métrages. Membre fondateur du premier organisme cinématographique national, ce réalisateur a également contribué au développement du 7ème Art en qualité de producteur de cinéastes célèbres à l'instar de Costa-Gavras pour son film ‘‘Z'‘ et de Youssef Chahine (‘‘Le Moineau'‘ et ‘‘Le Retour de l'enfant prodigue'‘). Ahmed Rachedi est aussi présent à cette nouvelle édition du FOFA en tant que président du jury de la catégorie des films longs-métrages en compétition. Les organisateurs de ce festival ont en outre honoré l'artiste syrien Assaad Fedha, une des plus grandes figures artistiques de son pays, ayant marqué de son empreinte le cinéma mais également le théâtre et la télévision où il a joué dans plusieurs feuilletons. Né en 1938, Assaad Fedha accomplit sa formation à l'Institut Supérieur d'Arts Dramatiques du Caire avant d'entamer son parcours de comédien, se distinguant ensuite dans plusieurs films et séries télévisées à l'instar de celle intitulée ‘‘El-Jaouarih'‘ qui le révéla au public algérien. Il est également l'un des fondateurs du Théâtre national de Damas, et a toujours mis son expérience à la disposition des jeunes artistes, les encourageant ainsi à donner le meilleur d'eux-mêmes pour enrichir la production culturelle arabe. Hommage a été rendu en outre à l'actrice égyptienne Leila Tahar, de son vrai nom Chroat Mustafa Ibrahim, née en 1942. Elle sera surnommée ‘‘flacon de miel'‘ par l'écrivain Ihsane Abd el Qadous en référence à ses qualités vocales révélées au tout début de son parcours à la télévision en tant que speakerine. Ce premier travail a aussi permis de faire découvrir ses prédispositions pour l'interprétation scénique, ayant été aussitôt choisie pour jouer un rôle aux côtés de la star Farid Chaouki. Depuis, elle a prêté ses traits aux personnages de nombre de feuilletons télévisés, dont ‘‘Aadat oua taqalid'‘, ‘‘El-leil oua el barari'‘, ‘‘Ezzaouadj âala tariqati'‘, et a été honorée dans plusieurs festivals internationaux et arabes. Parallèlement à son parcours artistique, Leila Taher se distingue aussi par son dévouement aux côtés des malades nécessiteux, ayant été à ce titre membre fondatrice de l'association ‘‘Cœurs d'Egypte'‘ chargée de prodiguer gratuitement des opérations chirurgicales au profit des patients souffrant de pathologies cardiaques. Cette 7ème édition du FOFA sera encore mise à profit pour évoquer le parcours d'autres figures artistiques vivantes ou disparues, et ce, à l'occasion des rencontres thématiques prévues au ‘‘Village Bourguermouh'‘, un espace d'expression ainsi intitulé en hommage à ce regretté cinéaste algérien décédé en février dernier.