A la veille de la rentrée sociale, le plus vieux parti de l'opposition ouvre les travaux de son université d'été, au centre de vacances Anissa Tour, dans la commune Souk El Tenine, à Bejaia. Les travaux de ce rendez-vous s'étaleront jusqu'au 1er août. Plus de 350 jeunes, représentant 40 fédérations, prendront part à cet évènement, placé sous le slogan : «la jeunesse à l'avant-garde des luttes démocratiques et de la protection de l'Etat social», selon un communiqué publié hier par le FFS. Les participants seront conviés à assister à plusieurs conférences et ateliers, où seront traitées différentes questions. Selon le programme arrêté par les organisateurs, les conférences prévues auront pour thèmes «L'éthique en politique», «Mobilisation citoyenne et reconstruction du consensus national», «le rôle du militant dans la société, le parti, et les institutions élues», et «atouts et inconvénients des réseaux sociaux pour la communication politique». Il sera question aussi des thèmes «Historique des propositions et des positions du FFS depuis sa création», «Techniques de communication politique», «le jeune et les luttes démocratiques : université, mouvement associatif, mouvementt syndical», et «le rôle de la femme dans le changement démocratique». Ce rendez-vous intervient dans un contexte de crise organique, que traverse le plus vieux parti de l'opposition, depuis la démission d'Ali Laskri de l'Instance présidentielle, il y a quelques mois. Le congrès extraordinaire du 20 avril dernier, au lieu d'apaiser le climat et de faire baisser la tension, a accentué la crise, avec un esprit de revanche du nouveau homme fort du parti, Ali Laskri. Après avoir écarté Aziz Baloul, ancien membre influent de l'Instance présidentielle, Ali Laskri, qui s'est appuyé sur le soutien de Mohamed Amokrane Cherifi, est passé à une autre étape: mise à l'écart de toute l'équipe proche des Baloul, ce qui est nommé par «le cabinet noir du FFS». Les députés Salima Ghezali et Chafaa Bouaiche, ancien chef du groupe parlementaire, sont les premiers concernés par la purge. Ces derniers ont bénéficié du soutien franc des fils de l'ancien président du parti, le défunt Hocine Aït Ahmed. Les contestataires de la nouvelle direction, dirigée par le député de Boumerdès, refusent de s'afficher publiquement, mais ils mènent une bataille contre l'équipe à Ali Laskri. Ils ont créé un site «FFS Chroniques», où ils dénoncent les agissements de la direction. Dans une tribune intitulée «Consensus national: Laskri s'égare et personne ne le remet à l'ordre», les nouveaux dirigeants sont accusés d'avoir détourné le projet cher au parti, à savoir la construction du consensus national. «Depuis quelques semaines, le Néo-FFS semble donner une nouvelle définition au consensus, qui confirme un changement de cap. Lors de son intervention au meeting de Drâa el Mizan le 11 août, Ali Laskri affirme que ‘le consensus du FFS est de gauche'». «Cette orientation est pour le moins énigmatique. Est-ce que le Néo-FFS veut réaliser un consensus avec les partis de gauche seulement? Comme le Parti des travailleurs, par exemple? Si c'est le cas, ça ne serait plus le consensus originel prôné par le FFS, mais simplement une alliance limitée à un courant politique», ont-ils affirmé. Alors qu'ils sont censés les défendre, les rédacteurs du texte accusent Ali Laskri et son staff d'avoir réuni «des idées nobles».