La session parlementaire 2018-2019 a été ouverte, hier, lors d'une cérémonie officielle en deux temps, à l'APN et au Conseil de la nation. Le président du Conseil de la nation, Abdelkader Bensalah, a affirmé que l'actuelle session parlementaire sera hautement politique, avec le renouvellement partiel des membres du Conseil vers la fin de l'année en cours, et l'élection présidentielle du printemps 2019. Affirmant que les conditions d'une rentrée sociale dans la sérénité sont réunies, l'orateur a reconnu l'existence de disparité dans le rythme de réalisation des projets d'un secteur à un autre, et d'une région à une autre. Il appelle à traiter les dysfonctionnements engendrés par ces disparités «de manière graduelle et dans les délais nécessaires», tout en soulignant que le gouvernement «œuvre à prendre en charges les revendications légitimes»m dont celles induites par ces mêmes disparités. Cela étant dit, Abdelkader Bensalah précise qu'il s'inscrit en porte à faux avec les positions «de ceux qui appellent à investir la rue et en faire un lieu de protestation, de manifestation et de revendications». «La meilleure façon d'exprimer une revendication ou une préoccupation reste le dialogue dont il faut en multiplier et en diversifier les tribunes», a-t-il soutenu. Le président du Sénat n'a pas manqué d'appeler à la conjugaison des efforts «afin de renforcer la cohésion nationale et consolider l'unité nationale, à travers l'unification de nos rangs, pour faire face à une conjoncture politique et sécuritaire difficile». «Le devoir impose à toutes les franges de la société, toutes tendances politiques confondues, à revoir leur évaluation de la situation, et revoir les priorités et revendications de manière à préserver l'intérêt supérieur du pays, face aux défis et batailles qui l'attendent, en premier lieu, la crise financière, la diversification de l'économie et l'approfondissement de la pratique démocratique», a-t-il lancé. Pour lui, «l'intérêt national suprême» exige d'inviter le Président Bouteflika «à poursuivre son œuvre dans la même voie et la même orientation». Dans ce contexte, il a appelé la classe politique, à éviter d'impliquer les institutions de la République et leurs symboles dans un débat politique «stérile et inutile». La déclaration de politique générale du gouvernement au menu Pour sa part, le président de l'APN, Saïd Bouhedja, a annoncé dans son long discours, que la présentation de la politique générale du gouvernement est au menu de cette session. Il répondait à certains partis d'opposition, qui ont appelé à la présentation de ce texte, une obligation constitutionnelle pour tout premier ministre. En plus de cette déclaration, plusieurs autres projets de loi sont au menu, dont la loi de finances pour 2019. Le projet de règlement intérieur de l'APN, débattu lors de la dernière session, mais dont le vote a été reporté, sera l'une des priorités de l'actuelle session, selon M. Bouhadja. Dans son allocution, le président de l'APN a salué le contenu du message du chef de l'Etat, à l'occasion du double anniversaire du 20 août 1955 et du 20 août 1956, dans lequel il a appelé à la construction d'un Front populaire solide. Pour lui, le pays est face à des défis régionaux et internationaux, qu'il faut affronter avec plus de mobilisation, de solidarité, de vigilance et d'unité des rangs, dans le cadre du Front auquel a appelé Bouteflika, afin, a-t-il expliqué, «de préserver la stabilité du pays et faire face aux manœuvres politiciennes et aux différents fléaux comme la corruption et la drogue». Dans ce contexte, le troisième homme de l'Etat a répondu à ceux qui plaident pour une transition démocratique, en allusion au MSP, en affirmant que l'ère des transitions est révolue en Algérie, et que l'accès au pouvoir se fait à travers les élections. Au FFS et au PT, qui revendiquent une assemblée constituante, le président de l'APN a répliqué qu'un tel discours est dépassé par le temps. En solidarité avec un collègue arrêté pour corruption: Des sénateurs boycottent la cérémonie Des sénateurs ont boycotté, hier, la cérémonie d'ouverture de la session annuelle du Parlement, en guise de solidarité avec le sénateur de Tipasa, Malik Boudjouher, arrêté en flagrant délit de corruption, et placé sous mandat de dépôt par le juge d'instruction près le tribunal de Tipasa. Les sénateurs, dont certains sont issus du RND, du FLN et du tiers présidentiel, demandent la libération du sénateur et le respect de l'immunité parlementaire. Sans se soucier de l'image de leur institution, ils considèrent que son arrestation est une atteinte à cette immunité. «Son dossier est vide», a déclaré un représentant du FLN à la presse, en tentant de lier l'affaire à la prochaine élection présidentielle. A rappeler que le sénateur de Tipasa, Malik Boudjouher, a été arrêté en flagrant délit de corruption, conformément à l'article 128 de la constitution. «En cas de flagrant délit ou de crime flagrant, il peut être procédé à l'arrestation du député ou du membre du Conseil de la nation», stipule cet article. Le RND avait réagit immédiatement à l'affaire qui a éclaté au moins d'août dernier. Le secrétaire général du RND, Ahmed Ouyahia, l'a radié des rangs du parti, afin de préserver l'image du RND.