La tenue à Alger d'une rencontre sur le thème "Le Sud, quelles alternatives ?" se veut une "ambition" de retrouver l'impulsion de l'activisme des aînés du Forum mondial des alternatives et du tiers-monde, ont indiqué mercredi les participants à cette rencontre. La ministre de la Culture, Khalida Toumi, s'est ainsi félicitée de cette rencontre, dont l'objectif est d'approfondir les débats et de formuler les alternatives capables de faire avancer la transformation du monde et du Sud. "Nous sommes heureux de soutenir cette initiative qui vise à regrouper des penseurs du Sud dont l'Algérie fait partie, et ce, pour réfléchir ensemble sur la situation actuelle du monde", a indiqué Mme Toumi dans une déclaration à la presse en marge de cette rencontre. Elle a estimé que les recommandations des participants visent à réfléchir aux modalités à même de faire face aux défis qui se posent à l'humanité notamment aux peuples du Sud. Ces penseurs, connus pour leur engagement et défendant les intérêts suprêmes de leurs peuples et pays, sont réunis à Alger pour réfléchir en "toute indépendance des dirigeants du Nord", a encore fait observer Mme Toumi. De son côté, le président de la Ligue algérienne de défense des droits de l'homme, Me Hocine Zehouane, a dénoncé "l'imposture et la perversion" dont sont victimes les peuples du Sud, lesquels doivent réfléchir à des alternatives, a-t-il recommandé. "Il s'agit d'aller vers une reconstruction du droit humanitaire à partir d'une vision à laquelle les peules du Sud doivent réfléchir pour leur libération", a-t-il dit. Pour sa part, Haifa Zangana, journaliste et écrivain irakienne, a estimé que le peuple de son pays, sorti de deux guerres atroces, continue de souffrir depuis 10 ans de "répression". Elle a déploré dans son témoignage la "destruction massive" des infrastructures du pays, citant notamment la Bibliothèque nationale irakienne qui "n'existe plus", les musées qui ont été "pillés" de même que tout ce qui appartenait à la mémoire collective irakienne et de l'humanité. "Tout a été démoli en Irak, à l'exception du ministère du Pétrole qui a été préservé et reste protégé par les forces américaines", a-t-elle dit, soulignant toutefois que le peuple irakien "n'est pas mort". "Le peuple continue de faire face à cette destruction massive pour reconstruire le pays, toujours sous occupation américaine", a-t-elle encore déploré. La rencontre qui se tient sous le thème "Le Sud, quelles alternatives ?" à la Bibliothèque nationale d'Algérie (BNA), entre dans le cadre de la célébration du 50e anniversaire de l'indépendance. Elle réunit, pendant trois jours, des penseurs de 25 pays, engagés et connus pour leurs publications et leur rôle d'animateurs de centres de recherches "influents". Organisée par l'Agence algérienne pour le rayonnement culturel (AARC) et le ministère de la Culture, en collaboration avec le Forum mondial des alternatives (FMA) et le forum du tiers-monde (FTM), la rencontre intervient à un moment de questionnements théoriques pressants sur l'avenir du monde, dans des directions associant le progrès social, l'invention des formes de la démocratisation et l'affirmation des souverainetés nationales", a-t-on indiqué.