La capitale algérienne abritera, à partir de demain, une rencontre internationale traitant sur les "alternatives" pour les pays du Sud. Cette manifestation, initiée par les éditions Apic et l'Agence pour le rayonnement culturel (Aarc), en collaboration avec le Forum mondial des alternatives (FMA) et le Forum du Tiers-Monde (FTM), se tiendra à la Bibliothèque nationale (BN) d'El-Hamma, jusqu'au 30 septembre prochain. Hier, lors d'une conférence de presse organisée à la BN, les organisateurs ont précisé que la rencontre devra permettre, à travers les thèmes et les intervenants choisis, d'approfondir "l'analyse de la réalité" du Sud et d'approcher "la nature du conflit" entre les forces dominantes et les pays et peuples du Sud. La rencontre se penchera également sur "la question agraire" ainsi que sur "la coopération Sud-Sud". "Le colloque du 25 septembre sera un espace de débat et de réflexion sur le comment sortir de la situation insupportable pour les classes populaires", a indiqué Samir Amin, coordinateur du FTM et président du FMA. L'éminent penseur égyptien de l'économie politique du développement et de l'accumulation globale a, en outre, laissé entendre que le rendez-vous d'Alger fournira une "production de documents de recherches, pas au sens académique", qui seront publiés et mis à la portée de militants activant sur le terrain. De son côté, Samia Zennati, éditrice (Apic), a donné un aperçu sur l'idée d'organiser la rencontre d'El-Hamma avec le FMA et le FTM, convaincue du besoin de "casser les barrières imposées par un modèle de pensée dominant" et celles d'assumer la participation de sa maison d'édition à "un combat d'idées". "Nous considérant comme les héritiers de Fanon et de Ben M'hidi, nous nous resituons dans notre position du Sud, pour essayer de trouver des solutions à nos problèmes", a-t-elle soutenu. D'autres membres, comme l'Indou, Padmanabhan Krishna, et le Camerounais, Bernard Founou, respectivement secrétaire exécutif du FMA et directeur de recherches du FTM, sont intervenus, pour mettre en exergue "l'esprit de lutte" qu'a connu l'Algérie avec Frantz Fanon et la guerre de Libération nationale, et les problèmes dont est confronté aujourd'hui le monde africain et arabe. En marge de la conférence, Samir Amin a révélé à Liberté que "le système néolibéral mondial n'est pas seulement en crise, mais il est en pleine implosion". "Les puissances impérialistes historiques ne peuvent maintenir leur domination qu'à travers le contrôle militaire de la planète", a-t-il signalé, qui se vérifie par "l'agressivité militaire des USA et de ses alliés subalternes de l'Otan". Que faire ? "Les Etats et les nations du Sud doivent non seulement coopérer pour mettre en échec les plans militaires des Occidentaux, mais aussi s'engager dans de nouvelles voies de développement, fondées sur des projets souverains, s'affirmant contre la logique de déploiement de la mondialisation impérialiste", a répondu l'économiste. Concernant l'Algérie, il a estimé qu'"elle pourrait devenir un pays émergent", citant "la possibilité d'une unité nationale et populaire, fondée sur des principes démocratiques", le rejet de "l'islamisme salafiste réactionnaire", l'existence d'un "grand territoire et de richesses naturelles". "C'est aux Algériens de discuter sur ce qu'il faut faire pour que l'Algérie le devienne", a-t-il ajouté. H. A Nom Adresse email