Alors que de nombreuses régions du pays subissent de plein fouet les aléas du climat, pluies, orages, vents violents, dont les conséquences sont souvent dramatiques, le citoyen est en droit de s'interroger sur l'utilité du plan Orsec, dont sont dotées toutes les communes et wilayas. En effet, au cours du mois de janvier de cette année, la Protection civile a organisé une formation sur l'élaboration et la mise en œuvre du plan communal d'intervention, portant organisation des secours en cas de survenue de catastrophes, connu communément sous l'intitulé «Plan Orsec», et ce, en ciblant les présidents d'APC de l'est du pays et des secrétaires généraux de mairie. L'objectif était de former les personnels des collectivités locales à réagir et à s'organiser pour faire face à des situations particulières, telles que les catastrophes naturelles, séismes, inondations ou autres, à travers le Plan Orsec. Les responsables de ces localités ont assisté à des communications orales avec supports vidéos pour mieux appréhender et organiser la prévention des risques majeurs et la gestion des catastrophes, en organisant des interventions de secours aux victimes de ces phénomènes. La loi 04.20 définit ces fléaux, en précisant leur type, soit les séismes, inondations, feux de forêt, risques géologiques, industriels, énergétiques, climatiques, radiologiques et nucléaires, ou ceux portant sur la santé humaine, animale et végétale, aux pollutions atmosphériques, telluriques, marines et hydriques, ainsi qu'aux catastrophes dues à des regroupements humains. Un plan interne d'intervention modèle a été mis en place par les organisateurs, en mobilisant tous les moyens humains et matériels dont dispose la collectivité «pour faire face de la façon la plus énergique à toute éventualité, et prendre en charge les conséquences qui en découlent de la manière la plus effective», a précisé l'APS. Or, les récentes inondations enregistrées dans l'Est du pays, et l'absence de gestion effective des conséquences induites par ces pluies torrentielles, amènent les citoyens à penser qu'il n'y a eu aucune préparation ni stratégie d'intervention au niveau des collectivités locales. Qu'est-ce qu'un plan Orsec ? Pourtant, lors d'une catastrophe naturelle, le plan Orsec est censé être appliqué en usant de tous les moyens humains et matériels des collectivités locales et du privé dont dispose la wilaya concernée pour prendre en charge les conséquences de la catastrophe. La zone touchée par la catastrophe est alors déclarée sinistrée, et toutes les interventions seront coordonnées entre tous les services concernés. Dans le cadre du plan Orsec, une cellule de crise est installée, chapeautée par le wali qui conduit les opérations. Cette cellule comporte tous les directeurs de l'exécutif de wilaya, les services de sécurité, éventuellement même de l'ANP, les chefs de daïra et les présidents d'APC. Le wali décidera des sites à réquisitionner, les maisons de jeunes ou les établissements scolaires. Il faut souligner que le même plan est appliqué s'il s'agit d'une commune. Aussi, la loi énonce que les plans d'organisation des secours peuvent se combiner, notamment lorsqu'il s'agit d'une catastrophe nationale. Les modalités de mise en place, de gestion et de règles particulières de déclenchement des plans Orsec, sont fixées par voie réglementaire. Selon l'article 54, «l'organisation et la planification des opérations de secours doivent être conçues de manière à prendre en charge, par ordre de priorité, les segments d'intervention suivants : le sauvetage et le secours des personnes, la mise en place de sites d'hébergement provisoires sécurisés, la gestion rationnelle des aides, la sécurité et la santé des sinistrés et de leurs biens, l'alimentation en eau potable, la mise en place d'alimentation en énergie». Selon l'article 55, les plans ORSEC sont organisés et planifiés selon les trois phases suivantes : la phase d'urgence ou phase «rouge», la phase d'évaluation et de contrôle, la phase de réhabilitation et/ou de reconstruction. Dans ce sens, l'article 56 précise qu'outre les moyens mobilisés par l'Etat au titre des plans Orsec lors de la survenance d'une catastrophe et en vertu du caractère d'utilité publique de la gestion des catastrophes institué par les dispositions de l'article 5 ci-dessus, l'Etat procède à la réquisition des personnes et des moyens nécessaires.