A en croire ce qui a été rapporté par un journal du soir, il a fallu une note confidentielle de Noureddine Bedoui pour que les 48 walis du pays se décident à mettre en place des «cellules de veille» contre le risque de prévention du choléra ! Pas d'installation également d'une cellule de crise gouvernementale pour prendre en charge ce dossier pour le moins brulant, ni de lancement d'une campagne généralisée de sensibilisation et d'orientation pour informer une population livrée à elle-même, et encore moins une apparition publique d'un membre de l'Exécutif pour communiquer sur la question et rassurer les citoyens . A l'absence de communication des ministres et de réaction officielle tel que cela est recommandé dans la gestion des crises de par le monde, est venu se greffer un désordre provoqué par des déclarations contradictoires de responsables aux échelons inférieurs de l'Etat ,appelés visiblement ,en pompiers pour tenter de maitriser le feu qui s'est déclaré. Le choléra ! Des points d'eau manifestement non contrôlés ou qui le sont insuffisamment-si on ne veut pas anticiper sur les résultats de l'enquête épidémiologique qui situera les responsabilités-sont mis a l'index, c'est parce qu'il y a eu des conséquences dramatiques sur la Santé publique, avec à la clé des victimes et la résurgence d'une maladie du siècle dernier qui signe son retour dans la carte épidémiologique sanitaire nationale. Quant aux walis pour la plupart en congé, ils n'ont pas pris la mesure du danger qui planait sur la population, pire encore, ils étaient pris de panique comme celui de Blida ! Ces mêmes walis sont-ils par ailleurs conscients que notre pays au climat semi-aride, voire aride dans sa majeure partie, est soumis à d'autres dangers en ces périodes pré-automnales comme les incendies de forêt ou la survenance d'inondations ? Ce ne peut-être qu'un paradoxe, mais quand cela se produit, l'impact est dramatique autant sur les personnes que sur les biens. Rappelons-nous justement des incendies de cet été ! Quelle a été la réaction des collectivités locales ? 1- Disposaient-elles, par exemple, d'un système d'alerte rapide pour signaler tout départ d'un feu ? 2- Ont-elles conçues et mis en œuvre des aménagements adéquats pour faciliter l'intervention des services compétents en matière de lutte contre les feux de forêts ? 3- Ont-elles procédé en temps et en heure, aux débroussaillages nécessaire des endroits à risque ? 4- Ont-elles identifié les moyens humains et matériels à mobilier rapidement en cas d'incendie ? En un mot, disposent-elles d'un plan ORSEC ? Oui avait répondu indirectement un élu de l'APW en ce qui concerne le plan ORSEC ; l'élu affirme toutefois que « les plans de lutte contre les incendies sont très mal adaptés et vraiment dérisoires dans une wilaya telle que Tizi -Ouzou dont le boisement occupe 38 % de sa surface totale»Et à l'élu d'asséner : «le plan ORSEC a démontré tout au long de cette calamité exceptionnelle, qu'il était tout simplement obsolète, car il n'a pas répondu à l'urgence du moment.» Il en est ainsi des 600 autres communes dont les plans ORSEC nécessitent, pour le moins, et de l'aveu du responsable de la Délégation aux risques majeurs dépendant du Ministère de l'intérieur, des opérations de mise à niveau de moyens d'intervention et de lutte contre les risques majeurs. Formation aux risques majeurs La mise à niveau concerne aussi les responsables des collectivités locales, et leur formation à la gestion des risques majeurs. Dans une époque pas si lointaine les walis et les maires avaient bénéficié d'une formation de 5 semaines à l'ENA, en matière de management opérationnel et de gestion des risques. Etant sommées de fonctionner comme des « entreprises » , les communes ont été dotées de tous les équipements et autres engins à même de leur permettre de suivre et de réaliser leurs projets, mais aussi, en cas de besoin, pour, pouvoir intervenir pour dégager les voies de circulation et réaliser les opérations de secours. En plus de ces dotations, les 1541 communes du pays ont bénéficié de l'apport de cadres techniques de haut niveau : 5000 architectes et ingénieurs ont été ainsi recrutés et déployés dans les collectivités locales. Quid des plans Orsec ? Mais force est de constater qu'en l'absence d'une stratégie d'intervention à moyen et à long termes, les mêmes erreurs et les mêmes défaillances se reproduisent de manière cyclique, avec leur lot de drames humains et de dégâts matériels. Le laisser-aller, l'absence parfois de plans Orsec, comme on l'a affirmé supra, et les interventions conjoncturelles d'un personnel non formé pour la circonstance, aggravent la situation, quand la catastrophe se produit. Les opérations d'entretien préventif ne doivent pas s'inscrire dans un calendrier saisonnier, d'autant plus que les calamités sont imprévisibles, n'ont cessé de répéter tous les spécialistes de la question qui, par ailleurs, font remarquer qu'en matière d'intervention, la coordination interministérielle doit revêtir, obligatoirement, un caractère intersectoriel, ce qui n'est pas souvent le cas et les résultats s'en ressentent. L'hiver arrive ! Pour l'heure, c'est la problématique des inondations qui doit être, à l'orée de cette basse saison, une priorité pour le gouvernement et, par extension, une urgence pour les walis. Les inondations survenues à Béchar, par exemple, auraient pu être évitées si l'on avait pris la précaution de curer et de nettoyer l'oued qui traverse la ville ! Autrement dit, les multiples plans d'action visant à protéger les villes algériennes contre, notamment, les inondations sont restés lettre morte, tout comme les BMS (bulletins météo spéciaux) émis en pure perte à voir la réaction de certains walis et autres maires qui ne prennent pas les dispositions préventives qui s'imposent en matière d'alerte ou de réquisition des moyens d'intervention et de secours ! Aujourd'hui, force est de constater qu'en l'absence de toute stratégie d'intervention à moyen et à long termes, les mêmes erreurs et les mêmes défaillances se reproduisent de manière cyclique, avec leur lot de drames humains et de dégâts matériels les populations à Tamanrasset, Adrar et Illizi n'ont dû leur salut, dernièrement, qu'en fuyant hors de leurs habitations qui se sont effondrées : Le laisser-aller, l'absence parfois de plans Orsec et les interventions conjoncturelles d'un personnel non formé pour la circonstance aggravent la situation, quand la catastrophe se produit .Les opérations d'entretien préventif, quand elles ont lieu, ne doivent pas, en principe, s'inscrire dans un calendrier saisonnier, dans la mesure où les calamités sont imprévisibles, n'ont cessé de répéter tous les spécialistes de la question qui, par ailleurs, font remarquer qu'en matière d'intervention, la coordination interministérielle doit revêtir, obligatoirement, un caractère intersectoriel, ce qui n'est pas souvent le cas et les résultats s'en ressentent. Il y a aussi le manque d'informations concernant la consistance et l'état des moyens à mobiliser à l'échelon national et aussi des ressources humaines à réquisitionner quand la catastrophe touche une ou plusieurs wilayas, ce qui laisse perplexe les responsables en charge de coordonner les secours, en l'absence d'un fichier central informatisé et mis à jour par le ministère de l'intérieur. Dans ce registre, un responsable du ministère des Ressources en Eau avait annoncé, il y a quelque temps, qu'un Plan national de protection des villes contre les inondations avait été établi, dans le cadre d'une stratégie allant jusqu'à 2030 ». Pourquoi n'a-t-il pas été vulgarisé, rendu public ou diffusé dans les collectivités locales La question reste sans réponse. Plus encore, on a entendu parler «d'une étude sur le phénomène des inondations en Algérie et les moyens de réduire leur impact», financée par l'Union européenne pour un coût de 1,2 million d'euros, qui sera, a-t-on dit, bientôt lancée et ses conclusions devaient être rendues publiques. C'est peut-être le moment de la mettre en pratique ou pour le moins l'exhumer ! Simples effet d'annonce ou projets concrets, toujours est-il qu'au jour d'aujourd'hui, après avoir souffert du choléra, les populations désarmées, résilientes, s'attendent au pire cet hiver ! Les inquiétudes demeurent et l'esprit des citoyens est encore hanté par : 1. Les inondations de Bab El-Oued (10 novembre 2001) et les torrents de boue qui se sont déversés dans l'oued principal du Frais-Vallon faisant 1000 victimes et aucun responsable n'a été inquiété ! 2. Celles de Ghardaïa en 2008, quand des pluies diluviennes se sont abattues sur la région pendant 48 heures. Les autorités locales ont été très vite débordées par la catastrophe ! Quid des responsabilités ? En Algérie, en définitive, tout le monde est responsable mais personne n'est coupable dans ce type d'affaires ! Mais si, à Dieu ne plaise, il venait à se produire une quelconque catastrophe dans une région où on aurait fermé les yeux sur des habitations édifiées sur des conduites de gaz, ou des bâtisses construites dans des lits d'oueds, ou plus encore des travaux de réalisation ou de réfection bâclés par des entreprises non compétentes et qui auraient impacté, gravement, sur des citoyens ou leurs biens, chaque responsable, direct ou indirect, de cette situation aurait à répondre de sa gestion, pour ne pas dire négligence. Les walis viennent d'être instruits par Noureddine Bedoui sur ce qu'ils doivent faire en cas de survenance de catastrophe, mais aussi sur la nécessité de veiller à la protection des personnes et des biens à l'entame de cette saison automnale qui a annoncé la couleur en matière d'intempéries et de crues ! Mais, le bilan est lourd et le peuple est dans la rue pour contester l'absence de réactivité de certains chefs d'exécutif et leur peu d'empressement à parler aux citoyens et à prendre en charge leurs doléances. Le premier ministre a fixé un cap aux walis : créer de la richesse et de l'emploi ! Certains d'entre eux n'ont pas caché leurs inquiétudes en affirmant : * on ne peut pas réussir en 3 ans ce que nos prédécesseurs n'ont pas réalisé en 50 ans ! * pour faire adhérer, massivement, la population à la démarche du gouvernement et du cap fixé par le premier ministre, l'implication des élus est indispensable ; or, ces derniers, pluripartisme oblige, ne sont pas toujours en phase avec l'exécutif de wilaya, et de ce fait, l'objectif recherché devient, quasiment, impossible. De nos jours, faut-il le dire, l'amour du travail bien fait, dans le respect des valeurs, de l'Etat de droit n'a pas l'air de sensibiliser à outrance. Quant aux notions d'intégrité, d'engagement, d'honnêteté, certains en méconnaissent totalement le sens ! Pour les walis les plus anciens, c'est clair, ils vont jouer la montre en attendant la prochaine rotation qui, par devers eux, viendra compliquer davantage leur vie de famille. Ils assureront le service minimum et se contenteront de prendre la pose à côté des ministres en visite dans leur wilaya. Quant à ceux nouvellement promus, ils vont essayer de se décarcasser au mieux, apprendre à gérer tous les risques et surtout soigner leur communication, en évitant autant se faire que peu les micros baladeurs! Le ministre promet de sévir. Il a des rapports défavorables concernant les walis accusés d' «inertie», de «passivité», et même de «manœuvrer» pour obtenir des subventions. Il va y avoir du sport dans les rangs de tous les responsables qui ont fait preuve de peu de réactivité face aux catastrophes qui ont frappé le pays, même si en Algérie, il ne faut pas se leurrer, comme vient de rappeler justement une journaliste, le choix des hommes n'a jamais répondu à des critères de compétence mais beaucoup plus à l'allégeance bête et disciplinée, jusqu'à ridiculiser les gouvernements de la République !