La construction automobile et le commerce électronique sont, entre autres, les secteurs d'activité qui intéressent les investisseurs américains qui souhaitent s'installer en Algérie. C'est, en tout cas, ce qu'a relevé le secrétaire général du ministère du Commerce, Cherif Omari, qui s'exprimait à l'issue de la 6e session des discussions relatives à l'accord-cadre sur le commerce et l'investissement (Tifa). Omari a, par ailleurs, déclaré que les responsables du Bureau du Représentant américain au commerce (USTR), ont transmis à la délégation algérienne l'intérêt manifesté par les opérateurs américains à l'investissement dans ces deux secteurs à forte valeur ajoutée. Pour rappel, ce dialogue sur le commerce et l'investissement a été mené, du côté algérien, par une délégation multisectorielle, conduite par le SG du ministère du Commerce, et du côté américain par le représentant adjoint au Commerce, Daniel Mullaney, accompagné de responsables de l'USTR et d'autres départements économiques, en présence des deux ambassadeurs, Madjid Bouguerra et John Desrocher. Lors de ces discussions à huis clos, qui se sont étalées sur une journée au siège de l'USTR, la partie américaine a présenté une proposition de partenariat dans le domaine de la construction automobile et la production de pièces de rechange, ainsi qu'en matière d'assistance technique concernant les normes de sécurité dans ce créneau de production, selon ce responsable. Omari a indiqué que la partie américaine s'est enquise de la réglementation et des conditions régissant la mise en place des partenariats dans ce domaine, rappelant le souhait émis par le géant Ford de s'installer en Algérie. Le commerce électronique suscite également l'intérêt des opérateurs américains, qui ont exprimé, à l'occasion de ces discussions, leur disponibilité à accompagner l'Algérie dans le lancement du e-commerce. Selon Omari, il y a un fort potentiel de partenariat dans ce domaine, notamment en ce qui concerne la dématérialisation des transactions commerciales, par la mise en place d'un système de registres électroniques. L'expérience avérée des Américains dans ce domaine serait d'un grand apport, en matière de contrôle et de gestion des transactions électroniques, a-t-il fait remarquer. Les deux parties ont également discuté d'une feuille de route, pour faciliter l'échange d'informations et de données sur le commerce et l'investissement, dans plusieurs secteurs stratégiques. Riche agenda de discussions, cet échange est rendu nécessaire par le besoin de faire connaître les efforts consentis en matière de législation économique et de l'amélioration du climat des affaires, dira-t-il en substance, citant, en cela, la loi sur la santé, qui permet à présent de développer une industrie pharmaceutique, ainsi que la loi sur le commerce électronique et la prochaine loi sur les hydrocarbures, qui devrait doper l'investissement pétrogazier en Algérie. Sur ce point, Omari a signalé que de ces discussions s'est dégagée une volonté commune de développer le partenariat énergétique, en particulier dans les énergies fossiles et renouvelables. «Les Américains étaient très attentifs aux mesures prises pour développer certains secteurs prioritaires, tels que l'énergie, l'Industrie, le tourisme et l'agriculture», a-t-il indiqué. Et d'ajouter «Nous avons souligné la forte volonté des autorités publiques de diversifier l'économie, en mettant en exergue les orientations données par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, lors du dernier Conseil des ministres, pour la promotion des exportations hors hydrocarbures, avec le concours des investisseurs locaux et des partenaires étrangers». Qualifiant l'agenda de ces discussions de «très riche», Cherif Omari a fait savoir que cette réunion a permis aussi, d'évoquer les possibilités de partenariat dans le tourisme et l'artisanat notamment, que la partie américaine a affiché sa disponibilité à activer le système généralisé de préférence américain (SGP) pour les produits artisanaux algériens. Ce dispositif, rappelle-t-on, facilite aux pays bénéficiaires l'accès de leurs produits aux Etats-Unis en franchise de droits de douane. «Il y aussi beaucoup d'opportunités pour les exportateurs algériens dans les domaines de l'agroalimentaire, de l'agriculture, de l'industrie électronique et de l'électroménager», a-t-il noté. A ce propos, les deux parties ont convenu de vulgariser davantage ce dispositif, pour mobiliser des exportateurs potentiels dans l'agriculture. La délégation algérienne a invité l'USTR de dépêcher des experts en Algérie, pour expliquer et vulgariser le SGP. Capitalisant sur la semaine économique et culturelle de l'Algérie, organisé dernièrement à Washington, le ministère du Commerce envisage d'organiser une exposition multisectorielle dans une grande ville américaine. C'est dans ce cadre de promotion des échanges, que des missions d'hommes d'affaires américains sont prévues en Algérie, pour prospecter des partenariats dans la production et la distribution, avec la perspective de conquérir des marchés à l'échelle du continent africain.