Ils se sont rassemblés devant le siège de l'APN et exigent la réunion du bureau sans Bouhadja Après lui avoir retiré leur confiance et gelé les activités de l'APN, les députés de la majorité parlementaire passent à la vitesse supérieure pour obliger Saïd Bouhadja à remettre sa démission. En effet, dès huit heures du matin hier, ces derniers ont organisé un rassemblement devant l'APN avant de procéder à la fermeture de l'entrée principale de la chambre basse du Parlement pour empêcher Saïd Bouhadja de regagner son bureau, selon les déclarations recueillies sur place. Les protestataires ont exprimé leur attachement à leur revendication réclamant la démission du président de l'Assemblée «en avançant pour motif l'impossibilité de poursuivre le travail avec lui». Saïd Bouhadja qui tient toujours à son poste ne s'est pas présenté à son bureau. On apprend également que ses collaborateurs ont été priés de quitter les bureaux du 5e étage alors que la commission des finances de l'APN, destinataire la veille du projet de loi de finances 2019, refuse d'étudier le texte. Son président explique aux journalistes qu'il a agi conformément au règlement intérieur. Après s'être réunis l'après-midi d'hier, les protestataires issus de 5 groupes parlementaires, à savoir le FLN, le RND, TAJ, le MPA et les Indépendants ont tenu une réunion. A l'issue de cette dernière, ils ont organisé un point de presse au cours duquel ils ont annoncé par la voix du chef du groupe parlementaire du FLN qu'il a été demandé au bureau de l'Assemblée de convoquer une réunion extraordinaire pour aujourd'hui, sans Saïd Bouhadja «pour prendre les décisions qui s'imposent, entre autres la possibilité de déclarer le poste de président vacant». Interrogé sur l'action de protestation entamée hier matin, le chef du groupe parlementaire du FLN refuse ce qualificatif, estimant qu'il s'agit de démontrer tout simplement que les protestataires sont unis et que Saïd Bouhadja doit comprendre qu'il est rejeté par l'écrasante majorité, surtout selon lui après que le parti lui a retirer la veille la couverture politique. En effet, avant-hier, dans un communiqué rendu public à l'issue de sa réunion tenue sous la présidence du secrétaire général du FLN, Djamel Ould Abbès au siège du parti, le bureau politique a annoncé sa décision prise à l'unanimité concernant le «retrait de la couverture politique à Saïd Bouhadja qui sera traduit en conseil de discipline conformément aux statuts et au règlement intérieur du FLN». Le bureau politique a expliqué cette décision par le «non-respect par M. Bouhadja de l'appel lancé par les députés FLN à l'APN et ceux des autres groupes parlementaires qui ont demandé sa démission de la présidence de l'Assemblée et ses attitudes irresponsables qui pourraient porter atteinte à l'image du parlement», outre «le manquement à son engagement d'honneur et aux promesses faites au lendemain de sa candidature aux législatives de 2017 dans lesquels il s'est engagé à respecter les instructions émanant de la direction politique du FLN». En tout état de cause, le statu quo se poursuit à l'APN, en attendant les évolutions qui peuvent survenir aujourd'hui, si bien évidemment le bureau de l'Assemblée se réunit comme le souhaitent les contestataires qui veulent à tout prix et par tous moyens faire plier Saïd Bouhadja.