Les partis du RCD, PT, ainsi que l'Union Ennahda-Adala-Bina ne vont pas participer à la plénière qui devra entériner le départ de Saïd Bouhadja et l'élection d'un nouveau président de l'APN. En effet, les parlementaires de ces partis de l'opposition ont annoncé, hier, le boycott de cette séance plénière qui se tiendra aujourd'hui, pour voter l'état de «vacance» du poste du Président de l'APN, et par conséquent l'élection d'un nouveau Président. Dans une déclaration publiée, intitulée «APN : de la Chambre d'enregistrement au Parlement croupion», les députés du Rassemblement pour la culture et la démocratie «désavouent» cette destitution. Ils ont appelé également leurs collègues des autres formations de l'opposition à exprimer leur condamnation. Les parlementaires progressistes du RCD assurent, dans leur communiqué, avoir, dès le début de cette crise, alerté sur «la nécessité du respect de la légalité et des dispositions constitutionnelles en la matière». Ils l'ont fait pour «défendre le seul choix de renforcer les facteurs d'ordre dans une situation de crise nationale profonde, où les dérives peuvent mener à l'irréparable», a-t-on souligné. Ils ont par la suite, souligné leur refus de répondre à l'appel des partis de la majorité à une plénière qui devra se tenir aujourd'hui, au siège de l'Assemblée populaire nationale, afin d'installer un nouveau président au perchoir de l'APN. «(…), les députés qui ne souscrivent pas à ce fait accompli doivent, compter leurs rangs et exprimer leur condamnation», ont-ils soutenu, selon la même source. Les parlementaires progressistes du RCD se sont dis «disposés» à la concertation avec leurs pairs pour «amplifier le désaveu d'une destitution violente». Revenant sur la situation de Bouhadja, les signataires de cette déclaration ont jugé que le président de l'Assemblée, «contraint à la désertion de l'hémicycle parlementaire», ne peut pas attendre longtemps la réponse d'une missive adressée, il y a quelques jours, au chef de l'Etat. Pour eux, «la cacophonie et les incertitudes qui ont prévalu dans les rangs des députés du pouvoir, après l'exécution des formalités de ‘vacance de la présidence de l'APN', (…), est à la mesure du peu de cas fait de toutes les représentations nationales». Les députés du RCD soulignent que «les relais de cette machination dans le Parlement sont restés en attente du feu vert pour la poursuite de l'étape suivante, d'une feuille de route soumise aux fluctuations de tractations menées ailleurs». Même son de cloche chez le groupe parlementaire du Parti des travailleurs. Djelloul Djoudi a, au fait, confirmé la non participation de son parti à la séance de vote pour approuver la décision de la commission des affaires juridiques, de l'administration et des libertés, à l'élection d'un successeur du président de l'Assemblée populaire nationale. Soulignant que le PT n'interviendra pas dans ce conflit, Djoudi a assuré que les parlementaires du PT vont continuer à respecter leurs responsabilités parlementaires, malgré le boycott de ce vote. Il a, par la suite, souligné la possibilité de travailler avec le nouveau président de la chambre basse du Parlement. Par ailleurs, le groupe parlementaire de l'Union Ennahda-Adala-Bina a, dans un communiqué rendu public, assuré qu'il n'est pas concerné par la décision de la commission des affaires juridiques, d'élire un nouveau président de l'Assemblée. Alors que Abderezzak Makri, président du MSP a indiqué, pour sa part, que sa formation ne compte pas se retirer du Parlement.