L'APC de Souk El Tenine dans la Daïra de Maâtkas, organise en cette fin du mois la foire aux miels et produits de la ruche. C'est ainsi que les amoureux de la ruche et de ses produits seront les invités de cet événement. Elle se tiendra, donc, dans sa première version et interviendra du 30 octobre et va s'étendre jusqu'au 03 novembre. Pour le plus grand plaisir des amateurs de miel et des amoureux de l'apiculture donc, le collectif des Apiculteurs de Maâtkas en collaboration avec la Commune de Souk el-Ténine, organisent cette foire aux miels et produits de la ruche. C'est ainsi qu'un chapiteau sera érigé à l'occasion afin de contenir les stands des exposants, dont une quinzaine issus de la même Daïra ont déjà confirmé leur participation. Les organisateurs ont expliqué que les visiteurs pourront rencontrer des éleveurs d'abeilles qui tiendront des stands et pourront acheter des produits de la région dont le miel. Par ailleurs, dans le programme de cette manifestation qui se tiendra pendant les 5 jours de 09hr00 du matin jusqu'à 19hr00 de l'après-midi. A priori, les invités et le public seront invités à la visite d'une ruche sous bulle le long de cet événement, Une ruche sous bulle signifie qu'à l'automne, après la récolte, la ruche sera protégée avec une «tuque et un manteau». Elle sera placée sous une protection d'aluminium avec des bulles d'air ainsi qu'une styromousse. Puis elle sera mise dans un endroit où la neige pourra se cumuler et ainsi servir d'isolant pendant les grands froids de l'hiver. Les apiculteurs de Maâtkas inviteront aussi les visiteurs de cette foire à des dégustations autour du miel, des animations, des jeux et une exposition sur la vie des abeilles dans la chapelle. Cette première du miel à Souk El-Ténine est attendue incessamment par les organisateurs afin de donner plus de notoriété à la production du miel dans la région en particulier et dans la wilaya de Tizi Ouzou en général, une wilaya qui est à l'avant-garde des wilayas dont l'activité apicole s'avère importante au niveau national. Cette foire permettra une nouvelle fois aux consommateurs de découvrir différentes variétés de miel à l'exemple du miel d'oranger, d'eucalyptus, de thym, de sainfoin, de forêts, de jujubier,…ainsi que la cire d'abeille, le pollen, la propolis et d'autres produits cosmétiques préparés à base de produits de la ruche à l'exemple de crèmes et de savon et également la matériel utilisé par les apiculteurs à l'image des ruches modernes et traditionnelles. Plusieurs objectifs sont assignés à cette manifestation dont la valorisation des productions de l'apiculture du massif du Djurdjura, la promotion de l'apiculture par l'insertion des apiculteurs amateurs dans les milieux professionnels et par là même la sensibilisation du grand public sur les vertus des produits de la ruche à l'image de la propolis, la gelée royale et le pollen. Cette manifestation a également pour but de sensibiliser le consommateur et de le rassurer sur la fiabilité du miel commercialisé par les apiculteurs professionnels afin de combattre les produits frauduleux, et de sensibiliser les autorités pour mieux prendre soins de la filière apicole. Il faut dire que ce genre de manifestation permet aux apiculteurs professionnels du massif du Djurdjura non seulement d'écouler leur production, mais également de discuter du développement de cette filière au niveau de la wilaya de Tizi Ouzou, notamment par l'appui technique qui doit être fourni aux apiculteurs, la formation pratique, l'information professionnelle, la vulgarisation de l'apiculture moderne, la protection et la sauvegarde de la race des abeilles locale et de ses écotypes apis mellifica intermissa, l'amélioration du tapis mellifère par l'encouragement de la plantation des plantes utiles aux abeilles et expliquer le rôle des abeille comme agent polinisateur. Menaces sur l'apiculture A l'instar d'autres produits du terroir souvent menacés par tant de maladies, comme l'olive en particulier, le miel est aussi exposé à des facteurs qui réduisent et sa qualité et sa production. D'emblée, il faut signaler que la région du massif du Djurdjura recèle 10 différentes variétés de miel et que la wilaya de Tizi Ouzou dispose d'un espace mellifère estimé à environs 298 000 h, dont 550 000 h au niveau du massif du Djurdjura, ce qui présente des potentialités non négligeables et dispose également de 100 000 ruches et de 4 600 apiculteurs dont 50 sont des professionnels. Elle produit pas moins de 40 000 essaims annuellement, ce qui fait d'elle la première productrice à l'échelle nationale. Parmi les phénomènes qui menacent l'apiculture, on citera celui de la cristallisation qui a fait son apparition, ces quelques dernières années au niveau de nombreuses régions de la wilaya de Tizi Ouzou. En plus donc de certains facteurs naturels comme les conditions climatiques et les incendies qui détruisent des centaines pour ne pas dire des milliers de ruches chaque année, d'autres maladies déciment aussi les abeilles et affectent la production de miel au niveau de plusieurs région de la wilaya, ce qui est fait que le prix du mile connaît chaque année des augmentions exponentielles en raison de sa rareté allant jusqu'à atteindre les 6000 dinars le litre ou le kilogramme. Parmi ces phénomènes, on citera la cristallisation. Quand il y a cristallisation à l'intérieur même des rayons des ruches, il devient impossible d'extraire le miel. Ce phénomène pourtant très rare se manifeste de plus en plus et se caractérise par des miellats non transformés ou des miels extrêmement riches en glucose, expliquent les spécialistes qui ajoutent qu'il se produit lorsque des colonies d'abeilles jettent une poudre blanche sur les plateaux, des cristaux fin, ce qui rend le miel impossible à extraire. Ce phénomène s'est manifesté dans la région de Ouadhias, entre autres. «La cristallisation rapide ou lente est influencée par le pourcentage de glucose dans chaque type de miel. Plus le pourcentage de glucose est élevé, plus la cristallisation est rapide», explique-t-on. Le varroa, appelé aussi le tueur d'abeilles est souvent cité comme responsable des pertes massives de ruches sur le massif de Djurdjura. Il est responsable de l'affaiblissement des colonies d'abeilles, du manque de productivité des abeilles, de la réduction de la longévité des abeilles, induit un surcroît de mortalité en hiver. Selon les spécialistes en apiculture, le varroa prive l'abeille de nombreuses cellules sanguines et de protéines. Du coup, la gelée produite par les nourrices est alors de moins bonne qualité ce qui nuit au bon développement du couvain. L'effet le plus dévastateur est la transmission des maladies entre les abeilles lors des piqûres. Ainsi la varroose est souvent associée au développement d'autres maladies telles que le couvain sacciforme, les loques, la paralysie aiguë etc. Les apiculteurs doivent traiter au même temps avec des traitements fiable. Cependant, nombreux sont les apiculteurs qui déplorent l'absence de l'Etat sensé intervenir et subventionner les traitements qui restent excessivement chers pour les apiculteurs amateurs. Pis encore, certains traitements ne donnent plus satisfaction aux apiculteurs car le varroa semble avoir développé une résistance à ces traitements. Aujourd'hui, la lutte contre le varroa doit commencer par un dépistage régulier tant pour détecter la présence du varroa que pour évaluer son importance une fois l'infestation commencée. Comme mesures préventives, il faut limiter la transhumance ainsi que l'acquisition et la vente d'essaims. Un autre insecte, la guêpe en l'occurrence, constitue à son tour un ennemi redoutable pour l'abeille. Le problème de la guêpe a pris, ces deux dernières années, des proportions alarmantes. La guêpe pénètre dans les ruches affaiblies par l'hivernage et consomme le miel. Et cette période est la plus propice pour l'apparition de ce phénomène. Plus que ça, elle s'attaque aussi aux abeilles et aux larves dans le couvain. Khaled Haddag et Brahim B.