Les exportations de pétrole iranien et les transactions financières avec l'Iran seront, à partir d'aujourd'hui, dans le collimateur des Etats-Unis, qui auront ainsi, rétabli toutes leurs sanctions levées dans le cadre de l'accord sur le nucléaire iranien, dont ils se sont retirés en mai. Les mesures punitives américaines visent toute personne ou entreprise étrangère, qui ferait affaire avec l'Iran dans un grand nombre de secteurs. Si bien que ces entreprises sont sommées de choisir, entre leurs investissements iraniens et leur accès au marché américain. Un choix vite fait, la plupart des sociétés européennes ayant d'ores et déjà décidé de se désengager d'Iran. Les sanctions déjà rétablies concernent : l'achat de dollars par le gouvernement iranien, et l'achat ou la vente pour des montants «importants» de rials, la monnaie iranienne, l'achat de bons du Trésor iranien, les échanges d'or, de métaux précieux, d'aluminium ou d'acier, de charbon ou de graphite, le secteur automobile et l'aviation commerciale, l'importation aux Etats-Unis de tapis ou de denrées alimentaires iraniens. L'administration de Donald Trump l'a martelé, elle veut faire en sorte que les exportations de pétrole iranien soient «aussi proches de zéro que possible» à partir de lundi. Selon certaines estimations, elles ont déjà chuté d'un tiers depuis mai, quand elles s'établissaient à 2,5 millions de barils par jour. Cette fermeté affichée masque de grandes tractations en coulisses, et la plupart des observateurs estiment que Téhéran continuera à exporter une partie plus ou moins importante de son brut. «Notre objectif reste d'arriver à zéro pétrole aussi vite que possible» mais «nous sommes prêts à travailler, au cas par cas, avec les pays qui diminuent leurs importations», a répété, cette semaine, un porte-parole du département d'Etat américain. Dès aujourd'hui, les établissements financiers étrangers, qui engageront des échanges avec la Banque centrale iranienne, et toute une série d'autres banques de Téhéran, s'exposeront à des sanctions, et ne pourront plus avoir accès au système financier américain. L'argument est puissant, dans une économie de plus en plus mondialisée: même les banques chinoises redoutent d'avoir des problèmes aux Etats-Unis, relève un diplomate occidental.