L'alternative sera-t-elle viable à long terme? La république islamique d'Iran qui ne rendra pas gorge fait face aux durcissements des sanctions décidées contre elle par les Etats-Unis et l'Union européenne. De l'or comme alternative au dollar pour se faire payer ses exportations de pétrole. Le métal jaune accédera-t-il au statut de devise mondiale? Si oui, la République islamique d'Iran y aura contribué. L'économie iranienne veut se passer, un peu contrainte et forcée, il faut le reconnaître, de la devise américaine. Est-ce possible? Apparemment oui, surtout si l'on se fie aux déclarations des hauts responsables de ce pays. «Nous avons trouvé des méthodes pour supprimer le dollar dans nos échanges avec les autres pays, en utilisant les devises locales ou le troc pour contourner les sanctions», a indiqué à l'agence Fars le vice-ministre des Affaires étrangères, Abbas Araghchi. L'alternative sera-t-elle viable à long terme? On en saura probablement un peu plus dans les prochains mois. Pour l'instant, elle donne une bouffée d'oxygène aux Iraniens et leur permet de desserrer l'étau. En effet, les 27 pays de l'UE et les Etats-Unis en tête, tentent d'asphyxier l'Iran à travers le gel des avoirs de sa Banque centrale après avoir décidé de boycotter son pétrole. Des sanctions qui viennent s'ajouter à une série de mesures déjà très draconiennes. Pour rappel, les avoirs de 433 sociétés iraniennes sont gelés, 113 personnes sont interdites de visa, de nombreux produits sensibles sont privés d'exportation, l'interdiction des investissements touche aussi le secteur des hydrocarbures... Le plus dur est probablement à venir. Téhéran n'a pas attendu le coup de grâce pour répliquer et trouver la parade. En échange de leur pétrole, les responsables iraniens ont consenti à se faire payer en or, monnaies locales ou même à le troquer contre certains produits. «Dans ses échanges commerciaux avec les autres pays, l'Iran ne travaille pas seulement en dollars, chaque pays peut payer avec sa propre devise ou avec de l'or», a déclaré Mahmoud Bahmani, le président de la Banque centrale iranienne. «L'Iran reçoit aussi de la Chine ou de l'Inde des produits à la place des devises, et cela ne pose pas de problème» en échange de ses exportations, a-t-il ajouté. Téhéran commercialise son pétrole depuis quelques mois déjà en se faisant rétribuer en or et en ayant recours à diverses formes de troc. La Chine, le Japon ou la Corée du Sud seraient ses principaux clients. Le salut pour l'Iran viendra probablement du continent asiatique. «Il n'est pas possible pour l'Inde de prendre une décision de réduction drastique de ses importations en provenance d'Iran, car parmi les pays qui peuvent répondre aux besoins des pays émergents, l'Iran est un pays important...Nous importons 110 millions de tonnes de pétrole brut par an. Nous ne réduirons pas les importations en provenance d'Iran. L'Iran est un pays important pour l'Inde en dépit des sanctions américaines et européennes», avait déclaré, le 29 janvier 2012, le ministre indien des Finances Pranab Mukherjee, alors qu'il était en visite aux Etats-Unis. L'Inde ne s'est pas soucié de la réaction des Américains et des Européens qui ont pris des sanctions sans précédent contre Téhéran en mettant en oeuvre une batterie de mesures qui a pour objectif d'assécher les ressources financières de la République islamique d'Iran à cause de son refus de faire machine arrière en ce qui concerne son programme de développement nucléaire. Le jeu du chat et de la souris continue...