Rien ne va plus entre le P/APC de Tidjelabine, M.Belkacem Guessoum et le wali de Boumerdès, M. Mohamed Salmani. Un véritable bras de fer est amorcé entre les deux responsables au sujet de la démolition des habitations illicites dans la localité. Le P/APC a rejeté en bloc les décisions de wali pour l'éradication des habitations de fortunes qui pullulent depuis plusieurs années dans cette commune distance d'au moins de trois kms du chef-lieu de la wilaya. L'élu du peuple a défendu sa position par l'absence de logements pour recaser les familles qui continuent d'habiter ces loges de fortunes. «Le lundi matin, je reçois un appel du cabinet du wali où on m'informa qu'une commission se déplacera à Tidjelabine pour inspecter les endroits où se trouvent les bidonvilles. Ce jour-là, je recevais le directeur de logements et une dame fonctionnaire au cabinet ainsi que leur chauffeur», nous déclare le P/APC. Et d'ajouter : «au moment où je discutais avec des habitants qui cherchaient à savoir les raisons de notre déplacement, la dame lança de loin ‘Errayes Riyeb' signifie M. Le maire a démoli». Sa réponse était alors : «je ne démolirai à personne en cette période hivernale.» C'est ainsi que la commission quitta les lieux et le P/APC convoqué par le wali. «Une fois au bureau du wali, celui-là m'ordonna de démolir les habitations en question sans qu'il m'accorde du temps pour lui expliquer le problème. Il ne m'a pas écouté et je n'avais le choix que de quitter son bureau», nous confia le maire de cette petite localité. Le lendemain, soit mardi dernier, près de 800 personnes envahissent le siège de l'APC qu'ils ont fermé durant toute la journée. Ce sont les habitants de plusieurs bidonvilles qui venaient dénoncer la décision de wali d'éradiquer leurs maisons de fortunes. Le maire d'obédience MPA, devant cette pression, n'a trouvé mieux que de sortir à ses concitoyens et leur expliquer que sa position était contre la décision de démolition prise, selon lui, précipitamment par le wali qui ne s'est pas informé de la situation de près de 1300 familles qui vivotent ces bidonvilles. «Qu'ils nous donnent un important programme de logements et nous allons démolir ces habitations illicites», s'est-il adressé à la foule qui brandissait des pancartes soutenant le cinquième mandat du président e la République : «Nous n'avons pas bénéficié de programme de logements depuis plusieurs années. Le seul quota de 300 logements qui nous a été octroyé concerne le relogement des 430 habitants des chalets et avec ça nous aurons un déficit de 130 sans parler des milliers de familles qui vivotent dans les bidonvilles de Hey La commune et de la voie ferrée ainsi que ceux de Aliliguia», nous dira avant de maintenir son refus d'exécuter la décision verbale de wali. «Dans de telles décisions, la loi est claire, pour démolir il faut qu'il y ait des PV et l'article 101 du code communal stipule que le wali peut dans un délai de huit jours exécuter sa décision dans le cas où l'APC est incapable de la faire», a-t-il expliqué. Selon un habitant au fait de dossier «l'élu peut refuser l'exécution d'une décision de wali qui peut se substituer à ses attributions conformément aux articles 101 et 102 du code communal». Sur sa page facebook, le P/APW, Azzedine Gana, de la même formation politique que le P/APC, a précisé que la localité a bénéficié de près de 5000 logements non encore lancés en raison de l'absence du foncier. Il ajoute que les lieux libérés suite au relogement des habitants des chalets le 16 avril dernier sont actuellement occupés illicitement par une trentaine de familles qu'il faut déloger immédiatement pour entamer le projet. Il ne s'agit pas, selon lui, de déloger les familles des bidonvilles recensées en 2007 dont le nombre avoisine les 200.