L'immense bidonville situé à la périphérie ouest du chef-lieu de wilaya de Boumerdès où résident plus de 3000 âmes a fait l'objet d'une opération de démolition durant la semaine écoulée. L'opération engagée a concerné 40 bidonvilles construits récemment en une seule nuit. En effet, 40 gourbis de fortune ont été érigés durant la nuit de vendredi dernier par des personnes étrangères à la wilaya et ce, avec la complaisance de l'un des élus locaux, selon quelques indiscrétions. L'opération de démolition des 40 gourbis effectuée par des engins mobilisés pour la circonstance, a été marquée par des heurts. Ce qui a contraint les gendarmes à faire usage des bombes lacrymogènes pour disperser les résidants refusant d'obtempérer. Ces derniers exigeaient des chalets ou des logements avant de quitter les lieux. Selon eux, des garanties d'être relogés leur ont été données par un vice-président du président de l'APC. Un autre élu de la commune de Boumerdès a affirmé que la totalité de ces nouveaux occupants de gourbis ne possèdent pas de résidence à Boukaroucha. Dans la foulée de cette opération, deux personnes ont été interpellées par les gendarmes. Rappelons que cette opération fait suite à la réunion du wali avec les directeurs de l'exécutif, les chefs de daïra et les maires tenue la semaine dernière dont l'ordre du jour a porté sur «la restauration de l'autorité de l'Etat». Lors de cette rencontre, il a été relevé que le très faible taux (13%) d'exécution des arrêtés de démolition est dû essentiellement au refus d'encadrement des opérations par la force publique selon les présidents des APC. Ce refus toutefois a été justifié par le manque d'effectifs et l'inexistence des sections de la police d'urbanisme. Ainsi l'opération d'avant-hier à laquelle a assisté la nouvelle chef de daïra a été encadrée par les gendarmes, à leur tête le chef de groupement de la wilaya. Par ailleurs, selon le directeur de l'urbanisme, 7244 constructions illicites sont enregistrées à Boumerdès alors que 2464 procès-verbaux d'exécution et 874 arrêtés de démolition ont été établis depuis 2004. or, seulement 324 habitations ont été démolies soit un taux de 13%. Notons toutefois que l'opportunité qui s'est présentée au lendemain du séisme de 2003, d'éradiquer cet immense bidonville n'a pas été saisie par les autorités locales. Au lieu de démolir ces bidonvilles, on a accordé des aides au confortement et à la réhabilitation des gourbis! Par conséquent, cet ensemble de masures ne cesse de s'agrandir et d'attirer des personnes venant même de M'sila et de Tiaret, etc.