Notre dinar va s'offrir un rafraîchissement. De nouvelles coupures de billets de banque et pièces de monnaie vont bientôt voir le jour. A la bonne heure. Juste une précision, le rafraîchissement en question n'est ni «gazouza», ni un breuvage censé étancher une soif quelconque. Ça n'est pas non plus une mutation, ou une évolution de monnaie nationale. Non, il reste le même, ce dinar dénominateur commun à tous nos cauchemars. C'est qu'il est la solution à tous les problèmes, et en même temps, il crée d'immenses problèmes à ceux qui n'en ont pas. L'égalité entre nantis et démunis étant un idéal utopiste, il se rafraîchit donc… Pendant ce temps, ceux qui en ont restent insatiables, impeccables au-dessus des petites têtes des désargentés. Très difficiles à raisonner, à modérer, ils planent, se pavanent et caracolent sur le plancher des vaches de ce pays qu'ils disent aimer. La générosité, la charité, la bonté et tout le tintouin humaniste les font marrer, tout autant que ce dinar souvent flanqué d'une drôle d'étiquette. Les prix de l'immobilier, du marché au quotidien, etc. restent planqués dans la fournaise. Non, fraîcheur et chaleur ne cohabiteront pas ! Et comme à l'impossible nul n'est tenu, le poids du coût réel au quotidien reste inconnu, pour ceux qui nous la font à la morale de situation économique, tout en brassant plein de fric. Or, entre la morale de situation et la morale en situation, il y a tout un monde d'inégalités dues aux spéculateurs et aux mauvaises interprétations entretenues par ces assoiffés d'argent. C'est ainsi qu'en pleine dèche financière, les donneurs de leçon socioéconomique dépassent les limites de l'entendement. Personne n'en parle vraiment, mais les couleuvres ne passent plus en travers de la gorge. Un gargarisme s'impose, quand de plus en plus de gens toussent, et que les enrichissements illicites ne se comptent plus, en milliards de dinars très vite «rafraîchis» en devises étrangères. Pour l'exemple, on sait qu'un circuit électrique ne fonctionne que si on peut mesurer une différence de tension, de volts, entre deux points. Or, l'intensité du circuit est indécelable, et la différence de tension se noie dans les non-dits. Avec ça, ils ne manquent pas d'air, ces fournisseurs de tension sociale. En fait de rafraîchissement, ce sont les budgétivores, les assistés en tous genres, les associations subventionnées, les «métiers» aux mains de spéculateurs patentés, qui mériteraient d'être soumis au frais, à la froideur des cellules ! Ouf, c'est dit, et, in fine, écrit. Et si l'écriture est une arme et les mots sont des bombardiers, les pétards mouillés de certains «tensiomètres» sociaux, qui évoquent la mauvaise loi de finances, l'intérêt du peuple et s'arrogent une influence, ne sont que nuisance. Ça pue le mensonge, le fric et les abus spéculatifs. Ça magouille chez ces voltigeurs où l'argent, leur seul argument, les tient par la peau du cou. En fourbissant constamment leurs armes spéculatives, ils guettent tout ce qui pourrait être favorable à leurs convenances. Quoi de plus normal, dirions-nous ? Ils sont dans leur rôle d'individualistes, ne partageant ni dinar, ni loi, ni foi, ni espoir en des jours meilleurs. Des jours où la monnaie nationale, rafraîchie ou pas, vaudra son pesant d'or face aux défis de l'heure. Aussi, des vérités susceptibles de déranger des magots mal acquis, au détriment des «riches de pauvreté», sont à boire goulûment, telle une «gazouza»…