La question du partenariat entre les pouvoirs publics et le mouvement associatif a été largement débattue, avant-hier, lors d'un séminaire qui s'est déroulé à la maison de la culture Ali Zaâmoum de Bouira. La rencontre qui a pour thème «Associations et pouvoirs publics ; un partenariat pour un développement local» a été organisée par l'association «Agir» dans le cadre du projet «Algeria 2.0 : a place for learning, a space for expression, a laboratory for ideas». Pour ce qui est des objectifs du séminaire, il est question d'encourager l'implication des acteurs associatifs dans les processus de développement local et la consolidation du partenariat entre les pouvoirs publics et société civile. «Le fait de travailler avec des structures étatiques comme la direction de la jeunesse et des sports, l'Odej, etc., c'est une forme de partenariat. D'après notre expérience, il y a un manque de dynamisme associatif dans la wilaya de Bouira. Ce séminaire est venu justement pour sensibiliser les associations par rapport au partenariat entre pouvoir public et association. Aussi, pour les accompagner à être acteurs actifs dans le développement local», a déclaré Redjedal Rosa, directrice des programmes au sein de l'association Agir. Des communications ont été présentées lors de ce séminaire, notamment sur la loi 12-06 relative aux associations, les différents mécanismes de partenariat et subventions existants, la gestion administrative et financière d'une association, la communication associative et l'approche projet. Dans son intervention sur les principaux changements de la loi 12-06, Djamel Baloul, universitaire et député du FFS, a tenu à mettre l'accent sur les contraintes que rencontrent les associations sur le terrain. «Aujourd'hui il y a des contraintes en matière de création, des contraintes en matière d'activité et de financement. Donc, on doit mettre en place un cadre juridique qui permettra l'émergence d'une société civile et d'un mouvement associatif au service du développement et au service du citoyen», a-t-il déclaré. Le conférencier a évoqué également le scepticisme des acteurs du mouvement associatif et leur rejet de l'actuelle loi qui «s'inscrit dans une vision purement de contrôle qui renforce la dépendance et l'assujettissement des associations à l'administration. Ainsi, l'agrément d'une association, son activité régulière, son financement et sa dissolution demeurent du domaine exclusif de l'administration». Le député du FFS a avancé un chiffre de 108940 associations qui ne se sont pas encore conformées à la loi 12-06 après les deux ans de délais accordés par le ministère de l'intérieur et sont toutes menacées de dissolution. «L'Etat doit encourager l'émergence d'un mouvement associatif fort qui va être un partenaire et qui va jouer le rôle de médiation entre l'Etat et la société de manière générale», dit M. Baloul.