Les associations cherchent les voies et moyens de contribuer au développement local. Une rencontre régionale d'une cinquantaine d'associations des deux wilayas, Bouira et Tizi Ouzou, avec des représentants des pouvoirs publics a eu lieu hier au niveau de la Maison de la culture de Bouira. Le thème était la relation entre les pouvoirs publics et les associations dans le domaine du développement local. Hassan Smaâli, représentant du programme franco-algérien Joussour, organisateur de la rencontre, estime que la relation entre les deux parties, pouvoirs publics et associations, doit s'inscrire dans la complémentarité. «Les associations doivent se rapprocher des autorités locales et considérer les pouvoirs publics comme des partenaires. Cela implique que l'association ne doit pas verser ni dans l'opposition ni encore moins dans l'allégeance, mais rester dans le cadre d'un partenariat pour l'intérêt du citoyen», explique-t-il. Pour Kamel Lalleg, expert international des questions de développement, l'Algérie accuse un énorme retard dans le domaine associatif. «Nous n'avons aucune étude évaluative du mouvement associatif national. Pourtant, il est primordial de savoir où on en est pour nous lancer dans le professionnalisme», a-t-il déclaré. Ce constat négatif reflète aussi la complexité des problèmes dans lesquels pataugent les associations, à commencer par leur financement. Les subventions étatiques qui constituent leur principale source financière ne sont pas considérables. Une situation qui a engendré des associations fantômes qui n'existent que sur le papier. «Les pouvoirs publics doivent soutenir financièrement les associations. Malheureusement, la plupart d'entre elles n'ont pas de moyens, et ce, même pour acheter une rame de papier. Les subventions étatiques sont mal réparties. Notre association par contre a bénéficié des programmes de l'Union européenne», a dit Rachid Belmellat, président de l'Association de protection de l'environnement de Tizi Ouzou. Diversifier les ressources de financement est devenu plus qu'une nécessité pour les associations. Mais, là aussi, des contraintes surgissent surtout vis-à-vis de la loi. «On oblige les associations à prendre des initiatives pour s'autofinancer, mais d'un autre côté, nous avons la loi qui interdit par exemple la quête d'argent. C'est un paradoxe», estime un autre président d'association. Le côté législatif a aussi été abordé, notamment la nouvelle loi 06-12 portant sur les associations. L'ensemble des intervenants n'ont pas caché leur déception et appellent à son abrogation. «Cette loi n'a apporté aucun changement. C'est toujours l'administration qui décide de l'octroi d'un agrément, sans oublier la panoplie des procédures bureaucratiques contraignantes. Nous sommes loin de ce qui se fait dans les pays développés», déplore un intervenant. La deuxième partie de la rencontre a été consacrée à des travaux en atelier sur plusieurs thématiques. L'on cite, entre autres, les thèmes de la mobilisation citoyenne, les aspects à améliorer sur les rapports entre pouvoirs publics et associations…