La Ligue algérienne de défense des droits de l'Homme de Béjaïa (Laddh) a organisé, hier, au siège du centre de documentation des droits de l'Homme de Béjaïa, une rencontre-débat avec le mouvement associatif autour de la loi 12/06 du 12 janvier 2012 sur les associations. Bien qu'elle ait été promulguée il y a de cela six années, la loi sur les associations n'est entrée en vigueur qu'en janvier 2014. Ainsi, après quatre années de pratique associative conformément à cette loi, la Laddh de Béjaïa a convié les militants associatifs pour en débattre de la réalité du terrain et d'en dresser un bilan. "Après 4 ans d'exercice et de pratique associative sous cette loi, nous voulons mettre en relief toutes les contraintes et les freins liés à l'exercice du droit associatif", a déclaré dans son intervention le vice-président de la Laddh, Saïd Salhi. L'intervenant a plaidé en faveur du retour au régime déclaratif et la levée de toutes les restrictions liées à l'exercice des libertés publiques et démocratiques, notamment la liberté de réunion et de manifestations publiques d'où la nécessité d'amender la loi sur les manifestations publiques de 1989, amendée en 1991. "Suite aux engagements du gouvernement lors de l'examen du rapport de l'Algérie au Conseil des droits de l'Homme de l'ONU d'amender la loi des associations et la conformer à la Constitution de 2016, nous voulons peser sur la nouvelle mouture qui, selon nos échos, est déjà élaborée par les services du ministère de l'Intérieur et, encore une fois, sans concertation avec le mouvement associatif", soutient M. Salhi. Pour ce dernier, qui insiste avec force sur le retour au régime déclaratif et sur la reconnaissance effective du mouvement associatif comme partenaire et acteur du développement au service du pays, les pouvoirs publics doivent ouvrir un dialogue avec le mouvement associatif et la société civile qui sont des relais positifs avec la société. La rencontre d'hier, précise-t-il, n'est qu'un prélude à des concertations locales mais aussi nationales avec les autres acteurs pour des actions d'envergure nationale pour "interpeller les parlementaires afin de protéger et de consacrer la liberté d'association et de réunion propre à toute démocratie". Lors des débats qui ont suivi l'intervention du vice-président de la Laddh, tous les animateurs associatifs ont souligné l'impératif du retour au régime déclaratif du fait que la loi 12/06 du 12 janvier 2012 s'avère être un véritable goulot d'étranglement de l'exercice de la pratique associative. En outre, ils ont insisté sur la nécessité d'ouvrir un large débat national autour de la question afin d'exiger le respect par les pouvoirs publics des libertés de réunion, de manifestations pacifiques et d'associations. L. OUBIRA