L'Arabie saoudite se dirige vers une défaite au Yémen après les propos prétentieux du prince. Il y a quelques mois, le prince d'Arabie saoudite a dit, en Amérique, que la guerre lancée par la coalition arabe contre le Yémen sera bientôt gagnée. Le médiateur de l'Onu pour le Yémen, Martin Griffiths, est arrivé le lundi 3 décembre dans la capitale yéménite Sanaa. L'objectif, qui était de faire évacuer des blessés, semble atteint. Une paix qui ne semble plus autant illusoire : affaire Khashoggi et pression sur Riyad, embourbement de la coalition contre les rebelles, pression internationale et situation humanitaire. Après les propos de Florence Parly, Mike Pompeo et James Mattis, poussant notamment leur allié saoudien aux négociations de paix il y a près d'un mois, la CIA accuse Mohammed ben Salmane d'être le commanditaire du meurtre du journaliste Jamal Kashoggi, et le Sénat américain a fait passer une résolution pour que les Etats-Unis cessent tout soutien militaire à Riyad dans la guerre au Yémen mercredi dernier. «Cette guerre au Yémen est dramatique. La situation humanitaire est terrible. Affaire Khashoggi ou pas, tout le monde veut que cela se termine. L'Arabie saoudite est dans une position compliquée. Pour le prince héritier Mohammed ben Salmane Al Saoud, cette affaire Khashoggi a évidemment été un tournant. Le fait même que les sénateurs américains commencent à dénoncer la guerre, autant côté Démocrates que Républicains, en est la preuve. Patricia Lalonde, citée par un média russe au sujet de la guerre lancée par la coalition arabe dirigée par l'Arabie saoudite contre le Yémen dit : «J'ai le sentiment qu'on est en train de vivre une défaite de la coalition. Il faut appeler un chat, un chat. J'ai très peur qu'on vive au Yémen exactement ce qu'on a vécu en Syrie. Les Houthis et leurs alliés sont plus forts que la coalition ne l'avait prévu. Il y a beaucoup de dégâts. De très nombreux mercenaires, Soudanais, Erythréens, Somaliens, qui ont été utilisés par la coalition, ont été tués. Et spécialement autour de cette bataille d'al-Hodeïda, qui est tout de même la plus importante dans cette guerre au Yémen. Entre juillet (début de la guerre d'al-Hodeïda) et septembre (pourparlers de paix à Genève), il y a eu des bavures terribles comme celle du car où 40 enfants ont été déchiquetés par des bombardements saoudiens avec sans doute des bombes américaines. Et le week-end dernier, il y a encore eu un massacre de civils à al-Hodeïda. On a le sentiment qu'à chaque fois que la coalition veut se rendre aux négociations, ils essayent de déstabiliser ce Gouvernement de salut national en provoquant des massacres. Pour tenter de justifier la défaite, la coalition arabe dirigée par l'Arabie saoudite contre le Yémen accuse l'Iran d'armer les Houthis. Patricia Lalonde dit : «Concernant l'Iran, je sais que les Houthis ne sont pas armés comme on le prétend par Téhéran. Après, que les Iraniens regardent tout ce qui se passe d'un bon œil, c'est évident. Et cela sera évidemment une victoire pour eux. J'ai vu que l'Iran approuvait ces négociations en Suède. La défaite est inéluctable pour l'Arabie saoudite».