Le phénomène de harraga est loin d'être endigué dans la wilaya de Boumerdès. Au contraire, il ne cesse de prendre une ampleur très dangereuse ces derniers mois. Dans la nuit de lundi à mardi dernier, cinq embarcations, transportant pas moins de 60 jeunes, ont démarré des côtes de Cap Djenet, pour rejoindre les côtes Ibériques, sur la rive nord de la méditerranée. Une source locale précise qu'aucune nouvelle n'est parvenue sur leur sort, alors que certains estiment que l'une des embarcations s'est chavirée en haut mer, d'autant plus que les gardes-côtes de Tigzirt, dans la wilaya de Tizi Ouzou, ont pu repêcher, avant-hier, des corps de harraga et secouru d'autres, alors qu'ils recherchent des disparus. En septembre dernier, pas moins d'une quarantaine de jeunes harraga ont rallié les côtes Ibériques à partir des plages de Cap Djenet, Dellys et Sghirat. Le littoral de Boumerdès est devenu la plaque tournante de l'immigration clandestine, après les côtes bônoises. Par ailleurs, une marche de familles, d'amis et de proches de harraga disparus depuis plus d'un an a été perturbée, et on parle d'arrestations parmi des manifestants. Cette action de protestation a été dans le but de réclamer le retour des harraga, qui n'ont pas donné signe de vie depuis 2017. «Ils n'ont pas donné signe de vie et contacté personne. On ne sait pas leur sort, est-ce qu'ils sont morts ou arrêtés par la police dans un pays Européen», lance-t-ils. Cette action de protestation est la deuxième en genre, après celle entamée samedi dernier dans la ville de Dellys, et après celle observée à Alger.