Les négociations entre le pouvoir et l'opposition en Tunisie pour résoudre la crise politique qui secoue le pays depuis plusieurs mois débuteront aujourd'hui. «La réunion pour le dialogue national aura lieu samedi au Palais des Congrès» de Tunis à partir de 09h00 (08h00 GMT), a indiqué sur sa page Facebook le principal médiateur, le syndicat UGTT. L'information a été confirmée par le parti au pouvoir Ennahda. «Le dialogue national commencera samedi avec la participation de tous les partis représentés à l'Assemblée nationale constituante (ANC)», a affirmé Ennahda après une rencontre entre son chef Rached Ghannouchi et celui de l'UGTT, Houcine Abassi. Le parti au pouvoir et l'opposition ont indiqué avoir accepté la feuille de route préparée par les médiateurs - l'UGTT, le patronat Utica, la Ligue tunisienne des droits de l'Homme et l'Ordre des avocats - pour sortir de la crise politique provoquée par l'assassinat le 25 juillet du député Mohamed Brahmi. La feuille de route prévoit que dès la première réunion du «dialogue national», le gouvernement dirigé par Ennahda annonce qu'il sera remplacé sous trois semaines par un cabinet d'indépendants dont les membres seront choisis par consensus lors des négociations. Depuis l'assassinat le 25 juillet dernier de l'opposant Mohamed Brahmi, la crise politique en Tunisie a pris de l'ampleur et ce, six mois seulement après l'assassinat de l'opposant de gauche, Chokri Belaid, le 6 février dernier. 23 mois après l'élection de l'ANC, ni la constitution ni la loi sur les élections ne sont ficelées pourtant deux éléments indispensables à la tenue des élections générales et c'est cela qui a retardé l'«établissement d'institutions stables», selon des avis des forces de l'opposition.