Le ministère de l'Education nationale a dévoilé, hier, les chiffres officiels des moyennes obtenues aux examens du premier trimestre par les élèves des trois paliers scolaires. La ministre Nouria Benghabrit a, dans un post publié hier sur son compte tweeter, fait savoir que parmi les 63% des élèves du secondaire ayant obtenu la moyenne, 47% des élèves des classes terminales ont échoué. Elle a rapporté que 80% des élèves du premier palier ont obtenu la moyenne, tandis qu'au moyen, 61% des élèves ont eu la moyenne. Des statistiques qui démentent les évaluations faites par des organisations syndicales du secteur jugées catastrophiques pour certains, apportant la contradiction aux chiffres officiels. Interrogés sur le bilan présenté plus tôt dans la matinée d'hier par la ministre, les syndicats ont tranché : «Ces chiffres alarmants ne reflètent pas la réalité du terrain». Pour le coordinateur national du Snapest, Meziane Mériane, «on récolte ce qu'on a semé. C'est pour cela que les statistiques concernant les classes terminales sont alarmantes». Soutenant qu'il s'attendait à ce résultat, notre interlocuteur a mis en cause l'environnement pédagogiqque dans lequel évolue l'élève. «La surcharge des classes et l'inexpérience des nouveaux enseignants ont influé sur le rendement des élèves des classes terminales», a-t-il indiqué, expliquant que les nouveaux enseignants n'ont pas de base pédagogique, faute de formation, et n'arrivent pas à transmettre efficacement les connaissances aux élèves. Meriane a également plaidé pour la suppression des matières qui encombrent, selon lui, l'élève et augmenté les coefficients des matières essentielles. «Il est temps de la réforme de l'examen du bac afin qu'il puisse avoir toute sa crédibilité», a-t-il souligné. De son côté, Idir Achour, porte-parole du Syndicat du conseil des lycées d'Algérie (CLA), le niveau scolaire des élèves ne s'améliore pas. «Il s'agit de statistiques correctes. Cependant, si on fait une analyse des résultats annoncés, on va se rendre compte que la moitié des élèves n'ont pas eu la moyenne dans les matières essentielles, comme les mathématiques, la physique, le français ou encore l'anglais», a-t-il souligné. Et d'ajouter : «Le niveau des élèves est faible». Achour a expliqué que les élèves ayant obtenu une moyenne de 10/20 durant ce premier trimestre ont réussi à atteindre ce résultat grâce aux matières secondaires et non aux matières de leurs filières. Les moyennes annoncées par le ministère ne sont dues qu'on raison de l'addition des notes d'évaluation continue et des devoirs. «Si on ne compte que les résultats obtenus lors des compositions, 30% des élèves de terminale n'auront pas la moyenne», a-t-il estimé. Le syndicaliste a souligné que ces résultats sont les conséquences de l'échec des réformes engagées dans le secteur. «C'est l'échec du système éducatif qui est appelé à une réforme profonde», a-t-il noté, avant de souligner la nécessité d'une réelle volonté politique pour se pencher sur la réforme du système éducatif, faute de quoi «on restera dans ce système de bricolage». Messaoud Boudiba, porte-parole du Cnapeste, a de sa part souligné que la réalité du terrain est tout autre des chiffres avancés par le ministère de la tutelle. Selon une étude menée par ce syndicat, 45% des élèves du secondaire n'ont pas obtenu la moyenne durant ce premier trimestre. «Les élèves des classes terminales, ne donnent pas de l'importance aux examens trimestriels. Ils se focalisent plutôt sur les examens du baccalauréat», a-t-il expliqué. C'est la raison pour laquelle, le taux est aussi faible. Pour le reste Boudiba a souligné que les notes de l'évaluation continue et les cours de rattrapages ont beaucoup influé sur les résultats.