Même si elle n'a donné aucune précision sur la nature de la ressemblance, la ministre de l'Education nationale, Nouria Benghabrit, a annoncé, jeudi, que les résultats des examens du premier trimestre ne sont pas loin de ceux de la même période de l'année scolaire précédente. Cette déclaration ambiguë, faite en marge d'une conférence nationale des directeurs du secteur, intervient quelques jours après le constat morose dressé par les syndicats quant à ces résultats qualifiés de «désastreux». Ces syndicats annoncent justement une régression significative du nombre d'élèves n'ayant pas réussi à obtenir la moyenne. D'après Messaoud Boudiba, porte-parole du Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l'éducation (Cnapeste), cette régression est très claire dans les résultats des élèves de 2e année primaire et de 1re année moyenne, les deux paliers concernés par la deuxième génération de la réforme. Si le Cnapeste reste confiant et déclare attendre le deuxième trimestre, ultime indicateur du niveau national, le Conseil des enseignants des lycées d'Algérie (CELA) reste pessimiste et motive son attitude par les moyennes nationales des trois paliers de l'enseignement secondaire évaluées à 8,93/20 pour la 1re année, 9,32/20 pour la 2e AS et 9,03/20 pour les classes de terminale. Toutefois, leur étude est incomplète car fondée sur des données collectées auprès des enseignants ; elle ne peut donc en aucun cas refléter avec exactitude le niveau national. Il n'en demeure pas moins qu'elle est un indicateur qui dresse un tableau négatif pour la réforme du système de l'éducation. Pour la Mme Benghabrit, les lacunes que pourrait révéler le bilan qui sera présenté par l'Inspection générale la fin du mois en cours ne concernent que quelques matières et certains établissements. Elle motive sa déclaration par les estimations des enseignants, qui considèrent que ces résultats négatifs sont dus à la longueur et à la difficulté du premier trimestre. De leur côté, les syndicats ont une autre opinion : selon eux, la principale cause serait le recrutement hâtif de 60 000 enseignants, dont la moitié n'ont aucune expérience, ce qui influe ainsi sur leurs prestations et, de facto, sur les résultats. A ne pas négliger également l'impact du retard déploré dans le recrutement et le continuel manque d'encadrement pédagogique. Seraient-ce les prémices d'un échec de la réforme ? Il est encore trop tôt pour tirer des conclusions. Les résultats officiels ne seront connus que vers la fin de ce mois de janvier. L'hypothèse de la chute ou de la stabilité du niveau ne peut être confirmée qu'après le deuxième trimestre.