Plusieurs problèmes et défaillances, suscitant la colère des bénéficiaires AADL, ont été constatés à travers les différentes cités. Coût exorbitant des charges, entretien inexistant, manque de sécurité, … Pour dénoncer l'état déplorable de ces cités, les locataires avaient organisé plusieurs sit-in. Dans cet entretien, le directeur du logement au ministère de l'Habitat, Kamel Nasri, revient sur l'importance qu'accordent les pouvoirs publics au projet de la nouvelle ville de Sidi Abdellah, et rassure les bénéficiaires de toutes les cités «AADL» du pays, sur le règlement prochain du problème du coût de la gestion des charges. Le Temps d'Algérie : De nombreuses défaillances techniques sont signalées au niveau de la nouvelle ville de Sidi Abdellah. Quels sont les mesures prises pour remédier à cette situation ? K. Nasri : La nouvelle ville de Sidi Abdellah est un projet très important. Elle reçoit à elle seule, plus de 250.000 habitants. Effectivement, plusieurs défaillances techniques, tels que les affaissements des routes, les inondations… on été constatées au niveau de certaines zones. Le ministère est en train de régler ces défaillances au fur et à mesure, et ce en collaboration avec une entreprise spécialisée dans les travaux de réhabilitation. Il y a lieu de rappeler que les travaux de réalisation de cette ville ont commencé en 2014, et sont toujours en cours. Pour une nouvelle cité, il est tout à fait normal que des défaillances de ce genre apparaissent. Il n'y a rien d'alarmant pour les citoyens. Il ne faut pas oublier que Sidi Abdellah n'est pas une simple ville, mais une ville intelligente. Actuellement, nous œuvrons pour ramener toutes les viabilités nécessaires au niveau de cette ville. C'est vrai qu'un retard dans les travaux de réalisation est enregistré au niveau des autres projets, tels que le laboratoire, le centre de recherche et le pôle universitaire, à cause de la nature accidentée du terrain, mais nous avons pu régler ce problème. Des experts dans ce domaine, ont réussi à trouver des solutions techniques adaptées, pour relancer ces travaux. Les habitants de Sidi Abdellah devront savoir que cette ville, qui s'étale sur 700 hectares, dont 300 hectares urbanisables, à été élaborée pour alléger la grande charge constatée au niveau de la capitale. Pour les défaillances remarquées à l'intérieur des appartements, il faut bien admettre que certaines entreprises ont raté leur travail. Ces entreprises ont des contrats qui leur exigent de remettre un nombre précis de logements, donc, elles sont obligées de bien finir leur travail, avant la livraison. Ces derniers temps, des bénéficiaires de nombreuses cités AADL du pays dénoncent le coût excessif des charges qu'ils doivent payer mensuellement, contre un entretien non existant, comment expliquez vous cela ? A ce propos, le ministère de l'Habitat a consacré, lors de la précédente rencontre avec les souscripteurs AADL, un atelier pour parler de la gestion immobilière. L'entretien des cités coûte de l'argent. Maintenant, les gens affirment que ces prestations ne sont pas assurées sur le terrain. L'Agence de soutien a travaillé avec une organisation particulière. Une filiale qui s'appelle «Gest Immo». Elle est chargée d'assurer la sécurité, le service d'entretien des quartiers et le nettoyage, au sein des cités relevant de la formule location-vente AADL du pays. Nous avons reçu des doléances des habitants sur l'inexistence de gestion sur le terrain. Le ministère suit de près ce dossier, et organise régulièrement des visites inopinées, pour s'assurer de l'état des lieux. Il faut savoir que le programme AADL est très important, et ne peut pas être assuré par une seule entreprise. Le meilleur moyen pour régler cette situation est de créer d'autres entreprises de gestion. D'abord, on doit voir sur le plan juridique ce qui doit être réglé, pour pouvoir trouver d'autres prestataires capables d'assumer cette tâche pour un revenu convenable. Malgré tout cela, les locataires doivent savoir que les prestations des pouvoirs publics seules restent insuffisantes. Pour remédier à cette situation, tous les habitants de ces cités devront mettre la main à la patte, car préserver son environnement revient à se protéger soi-même. A cet effet, il est nécessaire de créer des comités de quartier au niveau de chaque cité. Ces comités seront les intermédiaires entre les locataires et les pouvoirs publics. Prenant l'exemple des ascenseurs en panne. La plupart d'entre eux ont été endommagées par des locataires, à cause des conflits avec leurs voisins, et c'est inacceptable ! Que comptez-vous faire pour régler le problème des ascenseurs ? Pour régler ce problème, le ministère a lancé un appel d'offres pour la prise en charge de l'ensemble des ascenseurs en panne. D'ailleurs, 50% de ces ascenseurs ont été remis en marche. Pour ceux qui n'ont pas encore été mis en marche dans les nouvelles cités, les bénéficiaires doivent savoir qu'il y a toute une procédure de sécurité avant leur mise en marche. Nous étions obligés de livrer ces appartements avant la fin des travaux, à cause de l'impatience des souscripteurs quant aux dates de livraison de leurs appartements. Ainsi, ces ascenseurs seront mis en marche au fur et à mesure. Dans certaines cités AADL, la sous-location est un phénomène qui prend de l'ampleur, comment comptez-vous remédier à ce problème ? Pour remédier à ce problème il faut d'abord que le ministère examine l'ampleur de ce phénomène. Actuellement, nous avons ouvert un dossier, pour essayer de connaître les causes de la propagation de cette sous-location. On doit d'abord identifier les causes qui poussent ces gens à sous louer leurs appartements, au lieu de les exploiter. L'enquête menée par les services AADL a prouvé que les gens qui ont bénéficié d'un logement sont dans le besoin. Maintenant, on est en train de voir comment s'y prendre sur le plan de la récolte des statistiques, pour pouvoir régler cette situation.